Cinq équipes professionnelles n’ont pas versé les sommes qu’elles doivent payer pour les indemnités de formation des néo-professionnels 2025 aux structures amateurs françaises, où les coureurs sont passés depuis l’âge de quinze ans et pour un maximum de huit ans. Ce qui a conduit la Fédération Française de Cyclisme à adresser un courrier en recommandé à l’Union Cycliste Internationale.

SUSPENDU À LA GARANTIE BANCAIRE

“Il y a deux catégories d’équipes qui ne les ont pas versées, indique Michel Callot, le président de la Fédération Française de Cyclisme, à DirectVelo. Il y a celles qui étaient en demande de renouvellement de la licence WorldTour. Ça devrait se solder la semaine prochaine puisque l’UCI a pris l’engagement de le mettre dans la balance des renouvellements, ce qui nous semble, pour nous, la moindre des choses. Et pour la seconde catégorie, ce sont les équipes qui, malheureusement, disparaissent. Dans ce cas-là, l’UCI nous dit qu’il faut attendre pour voir comment va être mobilisée la garantie bancaire. Et sur ce qu’on peut imaginer exister, c’est-à-dire un reliquat de la garantie, pouvoir venir solder ces indemnités de formation. Malheureusement, pour les clubs concernés par le second cas, ça va nous renvoyer dans le premier trimestre 2026”.

Michel Callot a fait savoir à l’UCI qu’il faudrait réduire selon lui le délai de paiement qui est de six mois après l’enregistrement du néo-pro auprès de l’instance internationale. “Aujourd’hui, ça nous met trop proche de la fin d’année et éventuellement de problèmes d’équipe qui disparaissent”.

Pour Xavier Jan, président de la Ligue Nationale de Cyclisme, ces indemnités ne sont pas un problème pour le monde professionnel. “Elles ne sont pas contestées. Ce n’est pas un sujet de blocage aujourd’hui. Et mon rôle, si jamais quelqu’un n’a pas payé, c’est de lui rappeler qu’il doit le faire dans les délais impartis”, confie-t-il à DirectVelo. Michel Callot ne ressent pas non plus une véritable opposition. “Je n’ai pas eu le sentiment dans les réunions du Conseil du cyclisme professionnel qu’il y avait beaucoup de résistance, parce que ça reste quand même des petits montants”. Pour rappel, une saison correspond à la somme de 2000 euros pour les WorldTeams hommes, 500 euros pour les WorldTeams femmes et 1000 pour les ProTeams hommes.

« TRÈS COMPLIQUÉ ET TRÈS FRAGILE »

Cependant, Michel Callot reconnaît que le versement de ces indemnités de formation, qui a été mis en place en 2023, est “très compliqué et très fragile”. Il pense notamment à la mise en œuvre. “Il y a plein de cas particuliers. Parfois, il y a des étrangers qui sont passés en France. Cette interaction entre les fédérations est très complexe”.

Présentées comme un geste de solidarité du monde professionnel vers les clubs formateurs, ces indemnités et leur versement ont encore du chemin avant de devenir un automatisme au moment de la signature des contrats et une vraie compensation en faveur des clubs amateurs.