Le DJ et producteur Michaël Canitrot se produira ce dimanche à Marseille dans le cadre du spectacle son et lumière, qui célèbre la restauration de la Bonne Mère. Avec en point d’orgue un « Ave Maria revisité » aux sonorités électros. Objectif: « remettre un coup de projecteur sur un patrimoine qu’on ne remarque plus ».
Après plus de dix mois de restauration, la statue de la Vierge qui domine la basilique Notre-Dame de la Garde, à Marseille, va être officiellement dévoilée ce dimanche 7 décembre, à l’occasion d’une journée de célébration ouverte à tous. Un événement à la fois religieux, patrimonial et artistique, marqué par un spectacle son et lumière inédit imaginé par le DJ et producteur Michaël Canitrot.
C’est autour d’un Ave Maria revisité que l’artiste a construit ce moment baptisé « Élévation ». Un choix assumé, presque inattendu pour un DJ, mais profondément symbolique. « En tant que DJ, c’est surprenant, mais je me suis prêté au jeu », confie-t-il ce dimanche au micro de RMC. Michaël Canitrot explique avoir retravaillé l’Ave Maria de Schubert pour l’emmener vers un univers électro aux sonorités contemporaines. Pour cela, il s’est entouré de la chanteuse marseillaise Mélody Louledjian, qui prête sa voix.
Patrimoine et l’électro, « mes 2 passions »
Le spectacle mêle électro, orchestral et lumière, dans quatre tableaux visuels conçus pour dialoguer avec la pierre de la basilique. « J’aime proposer des choses différentes. Là, pour un événement comme celui-ci, c’est historique. La statue est restaurée et redorée. J’avais envie de créer un lien entre les époques et les styles artistiques », explique le DJ au micro d’Anaïs Matin. Un projet pensé comme un pont entre patrimoine et création contemporaine, fidèle à l’esprit du Monumental Tour qu’il développe depuis plusieurs années dans des lieux emblématiques comme le Mont-Saint-Michel.
La relation de Michaël Canitrot au patrimoine ne doit rien au hasard. « Depuis tout petit, j’adore visiter les châteaux, c’est grâce à mes parents. Et l’électro, c’est mon autre passion », raconte-t-il. Deux univers qui se rejoignent aujourd’hui au sommet de la colline de Notre-Dame de la Garde. « On est entourés de patrimoine en France, tellement qu’on ne le remarque même plus. On ne lève pas toujours la tête. Ce genre de projet sert à remettre un coup de projecteur dessus », ambitionne-t-il.
30.O00 feuilles d’or
La restauration de la statue aura été spectaculaire. Durant le chantier, la Bonne Mère a été entièrement rénovée et sécurisée, puis recouverte de près de 30.000 feuilles d’or de 23,5 carats. Désormais prête à reprendre sa place au sommet de la basilique, elle sera bénie en début de soirée par le cardinal Jean-Marc Aveline, avant le lancement du spectacle, prévu peu après 18h. Les illuminations resteront visibles plusieurs heures afin de permettre au public d’en profiter.
La journée débutera plus tôt avec une messe célébrée à 15h30 à l’abbaye Saint-Victor, suivie d’un rassemblement à 16h30 place Joseph-Étienne, puis d’une procession en direction de la basilique à partir de 17h, en gravissant la colline par la montée de l’Oratoire.
« Elle protège Marseille »
Dans la ville, la redécouverte de la statue sans échafaudages suscite déjà l’émotion. « Elle est quand même plus belle sans les échafaudages », lance un Marseillais admiratif. « Travail de Romains, beau travail. » Martine et Alain sont venus spécialement observer le résultat de ces mois de chantier. « Elle est magnifique, ça faisait 150 ans », sourit Martine. Pour Alain, la Bonne Mère va bien au-delà du symbole religieux. « Elle protège Marseille. Et puis à chaque victoire de l’OM, il y a toujours des Marseillais qui montent ici. Elle fait partie de nous. »
Notre-Dame de la Garde : la statue de la Vierge en pleine rénovation
Un attachement partagé par Brigitte. « C’est un incontournable de Marseille, indépendamment des croyances. La Bonne Mère parle à tout le monde. » Même loin de la cité phocéenne, son image accompagne les Marseillais d’ailleurs. Christine, venue de La Réunion, raconte avoir un magnet de la statue sur son frigo. « Je la vois tous les jours dans ma cuisine, même à des milliers de kilomètres. »
Léo Manson avec Anna Jaujard