ARNAUD PAILLARD / Hans Lucas via AFP
À Paris, les signalements de violences sexuelles au sein du périscolaire se sont multipliés ces dernières semaines. (Photo d’illustration).
« Nous sommes #MeTooÉcole ». Alors que les signalements pour agressions sexuelles au sein du périscolaire se multiplient ces dernières semaines, notamment à Paris, un collectif de parents d’élèves a adressé ce dimanche 7 décembre une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour lui demander d’agir. La lettre a été publiée dans La Tribune dimanche.
« Un parent ne devrait jamais avoir à écrire ces lignes, mais nous le devons à nos enfants », commence la lettre. « Nous sommes #MeTooÉcole. La voix de parents, de citoyens, d’enseignants unis dans un même combat : lutter contre les violences faites aux enfants dans les écoles », poursuit le texte, qui appelle à une prise de conscience et à des mesures concrètes face à une situation jugée alarmante.
Cet appel à une « prise de parole et des actions fortes », est lancé à la fois au chef de l’État et à son épouse Brigitte Macron. À Paris, en 2025, trente animateurs ont été suspendus, dont 16 pour des suspicions de faits à caractère sexuels. Ce chiffre est stable par rapport aux deux années précédentes, selon la mairie. Dans le même temps quinze enquêtes ont été ouvertes pour des agressions sexuelles dans des écoles maternelles parisiennes, selon le parquet de Paris.
« Des pleurs, des peurs, des cauchemars »
« Tout commence par des pleurs, des peurs, des cauchemars ou des comportements inhabituels. On relativise… Jusqu’au jour où une information révèle que ces changements sont les conséquences de violences physiques, morales ou sexuelles », alerte le collectif fondé le 20 novembre.
« Comment imaginer que l’on puisse confier son enfant à l’école en toute confiance et que de tels actes puissent y être commis ? », interroge le collectif. « Derrière ces faits, c’est toute une culture de la gifle, du “ce n’est pas si grave”, qui continue de protéger les adultes plutôt que les enfants. »
« Les parents se retrouvent désemparés et seuls avec leur incompréhension face à des institutions qui ne veulent pas faire de vagues », peut-on lire dans la lettre ouverte. « L’enfant, lui, est prié de retourner en classe, comme si sa douleur et sa parole n’avaient aucune valeur. »
Un poste de défenseur des enfants créé à Paris
À la suite des révélations, la ville de Paris a annoncé un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants dans les écoles, a créé un poste de défenseur des enfants et promis un renforcement de la formation des animateurs du périscolaire.
Le collectif #MeTooÉcole réclame un « contrôle systématique » des antécédents des professionnels au contact des enfants, un « protocole clair pour chaque école avec signalement et protection immédiate de l’enfant » ou encore le lancement d’une enquête administrative et d’un audit national des écoles et structures périscolaires, « en commençant par Paris ».