Il s’agissait indubitablement d’une façon d’affirmer la puissance russe. Quelques heures avant de rencontrer des responsables américains à Moscou en vue d’une sortie de guerre, le président Vladimir Poutine a affirmé que ses troupes avaient pris le contrôle de Pokrovsk, ville ukrainienne stratégique.

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Cassandra Vinograd, Oleksandr Chubko et Maria Varenikova

The New York Times

La réalité était plus floue. Selon les cartes du champ de bataille et l’armée ukrainienne, certaines parties de la ville étaient encore disputées. Mais l’affirmation de M. Poutine reflétait une tendance qui caractérise son approche inflexible des négociations : les forces russes sont en marche.

« Les Russes ont effectivement l’avantage », estime Emil Kastehelmi, analyste militaire du Black Bird Group, établi en Finlande. L’Ukraine n’est pas encore au point où elle doit capituler, a-t-il ajouté, mais elle « semble suffisamment affaiblie pour que les Russes pensent pouvoir imposer leurs exigences ».

Après ses discussions avec les responsables américains, M. Poutine a fait savoir qu’il ne céderait pas sur ses exigences intransigeantes. L’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, a depuis tenu une série de discussions à Miami avec la délégation ukrainienne, que les deux parties ont qualifiées de « constructives ».

PHOTO ROMAN BALUK, REUTERS

Des résidants de Lviv se réfugient dans un stationnement souterrain lors d’une série de frappes de l’armée russe.

Alors que ces déclarations étaient rendues publiques, la Russie a lancé plus de 650 drones et 51 missiles à travers l’Ukraine dans une attaque qui a commencé dans la nuit de vendredi à samedi et s’est poursuivie jusqu’à samedi matin, selon des responsables ukrainiens.

Des avancées

Ces dernières semaines, les forces russes ont progressé sur plusieurs fronts. Elles sont sur le point de s’emparer de Pokrovsk, un ancien centre logistique dans la région orientale de Donetsk, et ont presque encerclé la ville voisine, Myrnohrad. Ils avancent plus rapidement dans la région méridionale de Zaporijjia. Ils se rapprochent de la ville de Koupiansk, dans le Nord-Est, et gagnent du terrain autour de la ville de Siversk, à l’est, selon les cartes du champ de bataille, les analystes et les soldats.

Les avancées ont été lentes et coûteuses, en vies humaines et en équipement. Mais le rythme de la Russie s’accélère et les petites avancées commencent à s’accumuler.

Les forces de Moscou ont conquis 505 kilomètres carrés de territoire en novembre, contre 267 kilomètres carrés en octobre, selon la carte du champ de bataille tenue par DeepState, un groupe ukrainien lié à l’armée.

« L’avenir s’annonce vraiment très sombre pour l’Ukraine », anticipe M. Kastehelmi.

Lundi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, devrait rencontrer à Londres le premier ministre britannique, Keir Starmer, le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Friedrich Merz, « afin de faire le point sur la situation et les négociations en cours dans le cadre de la médiation américaine », a écrit M. Macron sur les réseaux sociaux.

Cet article a été publié dans le New York Times.

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