Un « coup de fil inattendu ». Dans Le Journal d’un prisonnier, le livre de Nicolas Sarkozy consacré à ses vingt jours de détention dont plusieurs extraits ont été publiés ce week-end dans la presse, l’ex-chef de l’Etat rapporte notamment un échange téléphonique avec Marine Le Pen. Dans le passage, on apprend que le soutien de celle-ci après sa condamnation à cinq ans de prison au procès du financement libyen de sa campagne de 2007 constitue l’une des « meilleures surprises » de cette période.
En cause, « elle me considérait, à juste titre, comme son principal adversaire », d’autant que l’ancien président dit avoir « toujours refusé le moindre accord avec son père, elle-même et son parti ». Evoquant cependant un « contexte judiciaire » qui « pouvait [les] rapprocher », faisant référence à la peine d’éligibilité prononcée contre la cadre du Rassemblement national, Nicolas Sarkozy souligne que « me soutenir était pour elle plutôt un risque qu’un avantage à quelques mois de son propre procès en appel ». « Je lui ai donc téléphoné pour la remercier », écrit l’ancien président.
Sarkozy ne prendra pas position contre Le Pen
Au cours de cet échange, Marine Le Pen l’aurait interrogé sur la situation politique : « Votre voix porte sur l’électorat populaire, vous associerez-vous à un quelconque front républicain » lors de futures échéances électorales ? « Ma réponse fut sans ambiguïté : « Non, et de surcroît je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet » », écrit l’ancien président.
Plus loin dans l’ouvrage, il juge que « le chemin de reconstruction de la droite ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème ».