Au-delà du résultat final, ce qu’il faut retenir après l’éclatante victoire parisienne sur Rennes (5-0) ce samedi, au Parc des Princes, lors de la 15e journée de Ligue 1.
COUPS DE CŒUR
«Kvara» dans un grand soir
Depuis le début de la saison, on lui a souvent reproché – à juste titre – de montrer deux visages entre la Ligue des champions et le championnat. Samedi soir, lors de la victoire parisienne sur Rennes (5-0), pour le compte de la 15e journée de Ligue 1, Khvicha Kvaratskhelia a sorti le grand jeu. Agressif sans le ballon, pas avare de ses efforts, le Géorgien a aussi et surtout mérité du surnom de magicien dont le speaker du Parc des Princes l’a affublé. L’ex-Napolitain n’a pas cessé de provoquer à gauche. Et c’est tout seul, comme un grand, qu’il a marqué du droit pour le 1-0, après avoir chanté la chanson à Przemyslaw Frankowski. En seconde période, il n’a pas baissé de rythme et a été récompensé de ses efforts en marquant en force, après une grosse erreur de relance de Brice Samba (voir ci-dessous). Tout bon. On attendait une réponse de Paris mais aussi de «Kvara». On les a eues.
Parmi les satisfactions parisiennes du soir, citons le solide Willian Pacho derrière, l’hyperactif João Neves – passeur décisif mais auteur de quelques relances mystérieuses – et l’énergique Warren Zaïre-Emery, qui continue d’assurer l’intérim à droite en l’absence du Marocain Achraf Hakimi.
Comme Digard, Beye a tenu parole
À l’image de Didier Digard avec Le Havre (3-0), Habib Beye avait réclamé à ses joueurs de venir au Parc «avec beaucoup de confiance et l’ambition de poser des problèmes» aux Parisiens. Ils l’ont fait. Positionnés hauts sur le terrain et agressifs dans les duels, les Bretons ont tenté de jouer leur jeu, avec quelques séquences de possession ici et là et surtout des transitions rapides. Ça aurait pu marcher. Sauf que les Parisiens, battus à Monaco (1-0) lors de leur dernière sortie et relégués à quatre points du leader lensois avant le coup d’envoi, ont récité un football de qualité. Et ils ont ainsi stoppé la belle série de quatre victoires consécutives du Stade rennais en Ligue 1. Mais au moins, les Bretons ont essayé. Ils n’ont pas à rougir. En tout cas pas sur la première période et jusqu’aux impairs de Samba et Jacquet (voir par ailleurs)… Ils ont simplement été battus par plus forts, même si on peut reprocher à coach Beye de ne pas avoir su endiguer la chute des siens.
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Safonov a tenu son rang
À défaut de relancer la concurrence pour la place de titulaire face à Lucas Chevalier, il est bien juste de constater que Matfey Safonov a réalisé une belle sortie samedi soir. Pour son premier match de la saison dans les cages parisiennes, le portier russe a dû s’employer face à Esteban Lepaul en première période. Un sacré arrêt… Dans la continuité de l’action, le PSG a ouvert la marque. Décisif. Après le repos, les Bretons l’ont laissé tranquille, incapables de s’approcher de son but. Le travail avait déjà été fait. Une prestation qui fera le plus grand bien à l’ancien gardien de Kazan, c’est sûr.
Lepaul, un sacré joueur
Certes, il n’a pas eu le loisir d’ajouter un neuvième but à sa collection. Ce n’est toutefois pas faute d’avoir essayé. Débauché à Angers l’été dernier, Esteban Lepaul a laissé entrevoir samedi soir toutes ses qualités, celles d’un très bon attaquant de notre championnat. Sans un grand Safonov, c’est lui qui aurait ouvert le score en première période (28e). Juste avant, il a fallu un retour fameux de Pacho pour l’empêcher de reprendre un centre du Jordanien Moussa Al-Tamari (27e). Dans un contexte pas évident et avec de sérieux clients, le natif d’Auxerre est l’une des satisfactions rennaises.
COUPS DE GRIFFE
Samba et Jacquet en fossoyeurs
Certes, il y avait déjà 2-0 en faveur des locaux à ce moment-là. Et d’ailleurs, il avait largement œuvré pour que l’addition ne soit pas plus corsée que cela. Brice Samba s’est toutefois complètement déchiré sur le troisième but parisien. Sur une passe en retrait, le portier international tricolore prenait son temps, sans trop de pression adverse. Et il trouvait intéressant de donner un ballon en or à… Bradley Barcola. Derrière, Mayulu n’avait plus qu’à trouver «Kvara», qui ne s’est pas posé de question. Une bévue qui enterrait définitivement les espoirs du Stade rennais… Dans ce contexte, l’expulsion de Jérémy Jacquet à la 74e, à 3-0, relevait de l’anecdote. On peut néanmoins souligner que ce deuxième jaune, une grosse semelle sur Gonçalo Ramos, était évitable… En plus, elle a impliqué l’implosion à la fin.
Barcola, encore raté
Vous avez le droit de penser que c’est dur de placer Bradley Barcola dans les coups de griffe, de dire que certains Rennais, comme le pauvre Abdelhamid Aït Boudlal qui a tant souffert face à «Kvara» par exemple, auraient davantage mérité de s’y retrouver. Pas faux. On ne vous en voudrait pas. Mais ceux-là n’ont pas le talent de l’ancien Lyonnais. On ne peut pas lui reprocher un manque d’envie, d’investissement. Il est dangereux. Il se crée des occasions. Mais dans le dernier geste, Barcola traverse une sale période. Toujours un contrôle en trop, une touche superflue, un geste inapproprié. Au moins, il est impliqué sur le troisième but parisien. Mais dans un match comme celui-ci et avec ses qualités, Bradley Barcola n’aurait pas juste pu marquer, il aurait dû faire trembler les filets de Samba. Encore raté.