En plein hiver, alors que les boîtes de
comprimés s’empilent, cinq plantes discrètes s’invitent dans la
lutte contre le rhume. Que peuvent-elles changer à votre jardin et
à votre routine santé ?

En plein mois de décembre, quand les boîtes de comprimés
envahissent déjà la salle de bain, certains jardiniers rangent
leurs médicaments au second plan pour se tourner vers cinq alliées
discrètes du jardin. Sur un balcon givré comme dans un massif un
peu endormi, le thym, la
camomille, la menthe, la
sauge et l’échinacée continuent
de travailler en silence. Leur terrain de jeu : les petits maux de
l’hiver, du nez qui coule à la gorge qui pique.

Dans la grisaille, ces plantes contre le rhume
bousculent une idée bien ancrée : non, l’hiver n’est pas une trêve
végétale, ni une saison réservée aux pastilles du commerce. Elles
offrent une « alternative concrète aux solutions du commerce » en
infusion, bouillon ou simple brin glané au jardin, au point de
transformer le moindre rebord de fenêtre en laboratoire de
bien-être naturel. De quoi faire grincer les défenseurs du tout
chimique.

Des plantes médicinales qui ne craignent ni le froid ni
la grisaille

Quand le jardin paysager semble assoupi, ces cinq
plantes médicinales restent étonnamment
vaillantes. Le thym, la sauge ou l’échinacée « n’ont pas peur des
gelées légères et conservent une belle vigueur, même placées en sol
sec ou dans un coin peu ensoleillé de la pelouse ». Leur racine bien
développée et leur croissance ralentie, mais jamais stoppée, leur
permettent de traverser la saison froide tout en renforçant leurs
propriétés.

Sur un balcon citadin comme dans un potager de campagne,
installer quelques pieds en pot suffit pour garder ces alliées à
portée de main. La menthe et la camomille se contentent d’un
terreau léger et d’un arrosage modéré, même près d’un radiateur,
tandis que le thym et la sauge préfèrent un sol pauvre et bien
drainé. L’hiver devient alors une période idéale pour récolter,
faire sécher et remplir les bocaux qui serviront à affronter
brouillard, courants d’air et soirées humides.

Thym, camomille, menthe : le trio douceur qui apaise toux
et gorge

Caméléon de la rocaille et star des cuisines, le thym déploie en
hiver un « potentiel insoupçonné ». Quelques brins infusés dans de
l’eau chaude donnent une tisane réputée pour calmer les rhumes,
atténuer la toux et prendre soin de la gorge. Son parfum puissant
stimule les voies respiratoires, tandis que ses huiles
essentielles, présentes naturellement dans la plante, accompagnent
la saison froide sans nécessiter d’artifice supplémentaire. En
massif ou en jardinière exposée au sud, il se contente d’un sol
pauvre et d’un minimum d’eau.

La camomille et la menthe forment un duo plus doux, taillé pour
les soirées où le nez coule et le sommeil se dérègle. La camomille
« apaise les muqueuses, favorise un sommeil réparateur et aide à
réguler la digestion durant les repas de fête ». La menthe apporte
une « touche de fraîcheur », soulage les maux de gorge et soutient le
système respiratoire. Cultivées en pot sur un rebord de fenêtre,
leurs feuilles se récoltent facilement, se font sécher puis se
conservent dans un bocal bien fermé, prêtes à être glissées dans la
tasse dès que les premiers frimas se font sentir.

Sauge et échinacée : toniques
naturels pour traverser l’hiver

Pour celles et ceux qui cherchent un coup de fouet en plein
creux de saison, la sauge et l’échinacée s’imposent comme un tandem
tonique. L’échinacée, originaire d’Amérique du Nord mais
parfaitement acclimatée en Europe, est « reconnue pour sa capacité à
stimuler les défenses naturelles ». La sauge, au feuillage
persistant, « aide à lutter contre la fatigue hivernale et apporte
un coup de fouet en cas de baisse de tonus ». En infusion ou
ajoutées à un bouillon réconfortant, ces deux plantes accompagnent
les périodes où l’organisme semble ralenti par le froid.

Au jardin, l’échinacée s’épanouit en massif ensoleillé ou sur
une alternance de pelouse et de parterre, à condition que le sol ne
soit pas détrempé. La sauge préfère les emplacements bien drainés
et résiste sans difficulté sous abri, même lors d’hivers longs en
région lyonnaise ou parisienne. Beaucoup de jardiniers profitent
d’un air qui se rafraîchit pour récolter sommités fleuries et
jeunes feuilles, les faire sécher puis les garder à portée de main.
Une infusion de thym et de camomille au retour d’une promenade dans
le brouillard, quelques feuilles de menthe en soirée, une poignée
de sauge ou d’échinacée en janvier : pour nombre de foyers, ces
gestes simples ont déjà remplacé une partie des réflexes « tout
chimiques » de la saison froide.