Publié le
7 déc. 2025 à 14h04
En juillet 1974, le journal municipal Capitole Information annonce dans ses colonnes un projet de voies rapides à caractère autoroutier, -à l’instar de Paris et de Lyon-, devant relier Empalot au port de l’Embouchure à Toulouse… en longeant les quais de la Daurade et Saint-Pierre.
« C’était une pure folie ! », raconte Bertrand Verdier, alors jeune ingénieur en informatique médicale, farouchement attaché à la préservation des berges de la Garonne. Retour sur ce combat, qui a duré près de 10 ans.
Un projet symbole de » La France défigurée «
« Ma famille habitait quai de Tounis depuis 1830. Chaque jour, je passais sur les berges pour rejoindre Pierre-de-Fermat où j’étais scolarisé. Comme tous les enfants de ma génération, je me baignais entre le pont Neuf et celui Saint-Michel. Il était donc vital, pour moi, de garder ce cadre de vie historique unique. »
Trois mois plus tard, il fonde avec un ami Julien Savary (rejoint plus tard par Jean-Claude Coustel et Jean-Jacques Fournié) le Comité de défense des berges de la Garonne. Inlassablement, chaque semaine, les deux acolytes font de la rue Saint-Rome, alors la seule artère piétonne de la Ville rose, « leur QG », expliquant aux passants la nature du dessein du maire Pierre Baudis.
Quatre voies séparées avec des échangeurs à Saint-Pierre
« La configuration prévoyait la création de quatre voies séparées par un terre-plein central, avec plusieurs échangeurs à Saint-Pierre, à la Daurade et au Port-Garaud, photos de la maquette du projet à l’appui. Sous couvert de fluidifier le trafic routier, le but était de développer la circulation en centre‐ville pour faciliter l’accès au petit commerce, appui électoral traditionnel du maire, qui souffrait face à la concurrence naissante des grandes surfaces à la périphérie de Toulouse. »
L’association convainc des universitaires, des défenseurs du patrimoine comme l’association des Toulousains de Toulouse et s’invite même à La France défigurée, le célèbre magazine télévisé de TF1 de Michel Péricard et Louis Blériot relatif à la protection de l’environnement.
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La « fête des berges »
En 1975, elle lance la première édition de la « Fête des berges » au port de la Daurade. « C’était une manière de montrer que l’on pouvait créer un lieu récréatif et ludique pour tout le monde. Nous avons organisé un premier cross puis, par la suite, un concours d’engins flottants, ou encore des tournois de pétanque et de basket. »
Lutte contre le projet de parking de la Daurade
Au fil des années, le projet s’enlise et est abandonné par Dominique Baudis lors de son accession au Capitole. Toutefois, le nouvel édile prévoit d’y aménager un parking d’une centaine de places, comme ce sera le cas à Esquirol, Jean-Jaurès, Saint-Etienne et Saint-Michel gérés aujourd’hui par la société privée Indigo.
« Celui de la Daurade est le seul qui n’a pas abouti, car nous nous sommes battus une fois de plus. Mais la concession n’a jamais été officiellement modifiée. Je ne pense pas que l’idée refasse surface mais nous restons vigilants. »
Mathieu ARNAL
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