Dans la commune de Tresse, les élus d’opposition et plusieurs centaines d’habitants refusent de voir leur presbytère vendu dans le cadre d’un changement de la politique financière communale.
La pétition en ligne rassemble 309 signatures ce vendredi. Dans la commune girondine de Tresse, où vivent plus de 5000 âmes, la décision municipale de vendre son patrimoine immobilier au bailleur social Gironde Habitat divise l’opinion. Une partie du presbytère du bourg, qui date de 1834 et comporte trois logements, figure en effet parmi la quinzaine de biens immobiliers cédés par la majorité.
«Le maire vend quasiment tous les logements de la commune sauf un. Le presbytère, rénové en 2017 notamment grâce à un don de 25.000 euros des paroissiens, fait partie du lot. C’est une trahison», tance Axelle Balguerie. La chef de file de l’opposition, à l’origine de la pétition, reproche à la municipalité de gâcher son patrimoine. «Ces ventes sont une mauvaise affaire, argue l’élue. Typiquement, le presbytère rénové pour 396.000 euros doit être vendu seulement 429.000 euros. Est-ce une ruine, est-ce qu’il nous coûte cher ? Non, on vient de le restaurer.» La conseillère municipale craint aussi que les trois logements du presbytère, actuellement habité par un prêtre, une paroissienne et un couple, ne puissent plus profiter à la communauté catholique après sa vente.
«Gaspillage d’argent public» ?
Des arguments que la majorité réfute. «La gestion de ces logements sociaux devenait de plus en plus compliquée pour la commune dont ce n’est pas la première fonction», rétorque le cabinet du maire. La majorité insiste : si les trois logements du presbytère sont vendus, les 80 mètres carrés de salles paroissiales attenantes, elles, demeurent à la mairie et à la disposition de la paroisse. «Ils nous accusent de détourner l’argent des paroissiens, mais les rénovations ont été faites, comme nous nous y étions engagés», ajoute le cabinet de l’édile, qui assure que son choix est guidé par «la responsabilité financière».
Il n’empêche, Axelle Balguerie n’en démord pas. «C’est du gaspillage d’argent public et de la malhonnêteté intellectuelle. La fondation du patrimoine nous a aidés à rénover le presbytère…. Vous croyez qu’ils nous feront confiance la prochaine fois ?», déplore-t-elle. Une question à laquelle l’avenir devra répondre.