Par
Théo Zuili
Publié le
7 déc. 2025 à 15h21
; mis à jour le 7 déc. 2025 à 15h22
Quelles réussites, quels ratés pour cette Fête des Lumières 2025 à Lyon ? Ce qui fonctionne, ce qui devrait aller plus loin, ce qui laisse dubitatif et ce qui déçoit… La rédaction a arpenté la ville vendredi et samedi soir : voici notre avis et ce qui vaut, à notre sens, le déplacement.
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Les drones, grand succès
C’est indéniablement la grosse claque de cette année : un bout de futur et d’innovation s’invite au parc de la Tête d’Or avec un spectacle sur toutes les lèvres absolument fou. Le show de drones de la Fête des Lumières, d’un nouveau genre à Lyon, est un grand succès.

La basilique de Fourvière représentée lors du spectacle de drones au parc de la Tête d’Or. (©Ludivine Caporal/actu Lyon)
Le public est bouche bée, les « wouaw » et les applaudissements s’enchaînent pour « L’Éveil des Lumières » à mesure que les drones s’assemblent pour dessiner dans le ciel.
Seul gros bémol mis à part peut-être qu’on aurait aimé encore plus grand avec plus de drones : la file d’attente. Avec un nombre d’œuvres limité en raison des coupes budgétaires de la mairie, le public se masse autour des illuminations les plus populaires et le parc de la Tête d’Or a le plus souffert de son succès.
Saint-Jean, on en redemande
Même constat à Saint-Jean, qui déçoit rarement, mais où la foule a atteint des niveaux phénoménaux pour accéder à l’illumination : « C’est chaud là, il y a trop de monde », « mais pourquoi les gens viennent avec les chiens », « on préfère aller ailleurs c’est angoissant ici ». Une attente qui vaut le coup : cette année, « Lumina » nous a particulièrement plu par son originalité.
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La musique, les effets de lumière, le mapping : si l’œuvre est habituellement jolie, l’artiste est allé encore plus loin cette année avec une illumination immersive qui nous plonge à travers la cathédrale et nous embarque en immersion pendant environ sept minutes.
Résultat : on en redemande. Si la couleur explose à la fin du spectacle, on aurait aimé que l’artiste nous emmène encore plus loin et que la musique s’emballe encore plus.
Fourvière, une belle illumination à renouveler
Toujours un grand succès pour Fourvière, avec « La Région des Lumières », spectacle magistral organisé par la Région Auvergne Rhône-Alpes, qui envoie le pâté.

La basilique de Fourvière illuminée pour la Fête des Lumières 2025 à Lyon. (©Julien Damboise / actu Lyon)
On peut pointer un manque de cohérence entre les tableaux très esthétiques et surtout une envie de voir quelque chose de nouveau : le spectacle n’a été que très peu ajusté par rapport aux années précédentes. Mais le public est au rendez-vous et la basilique brille de mille feux.
Une rue de la République en fête
« Paseo d’hiver » est de retour pour une nouvelle année consécutive pour éclairer la rue de la République avec ses couleurs envoûtantes. Dommage que les arches illuminées n’aient pas été prolongées sur le nord de cette artère, piétonnisé par la majorité écologiste en 2025.
On ne peut pas en dire autant de « Astralys » qui nous a laissé de marbre place de la République.
Quelques bonnes surprises
Très bonne surprise à la Manufacture des Tabacs avec « Fenêtre sur cour(s) » et une mise en lumière particulièrement réussie pour cette édition. Quatre projections sont à découvrir pour une durée totale de 16 minutes et une bande son léchée. Sans foule et facile d’accès, c’est l’œuvre parfaite pour les familles.

Au total, les quatre projections diffusées durent 16 minutes. (©Julien Damboise / actu Lyon)
À Saint-Paul, trois artistes se succèdent pour illuminer la façade de la gare avec de jolis spectacles originaux et colorés, mais pas « à voir absolument ».
L’ambiance très festive nous a plu place Antonin-Poncet avec « Le jardin de lumière » et sa musique entraînante. On note tout de même un manque d’ambition pour une œuvre principale, même si les jeunes et les familles s’y retrouveront.
Sur les quais de Saône, la vue sur la colline de Fourvière avec « Les Malles Persanes » est très poétique, avec beaucoup de couleurs, mais un peu redondante à nouveau par rapport aux années précédentes. On regrette les années où toute la colline était illuminée.
Nos « oui mais »
Place Sathonay, « Stranger Lights » de Netflix rappelle le musée de la miniature et du cinéma. C’est le spot parfait pour un selfie avec un joli décor, mais pas vraiment une illumination. Quand la musique iconique résonne, le public chantonne et on finit par se laisser embarquer malgré « un goût d’inachevé ».
On a trouvé l’illumination « Onion Skin » place d’Albon intéressante, mais trop anecdotique. Même constat place Louis-Pradel : « HDV – 40 ans de skate à Lyon » se prête au lieu, mais manque encore d’ambition.
Grosse déception sur Bellecour
La place Bellecour sans illumination et « BLOBmorphose » de la fondation Bullukian nous ont largement déçus. Limite plongée dans le noir, malgré un Food court plutôt apprécié des visiteurs, la place mérite de rester illuminée.

La place Bellecour à Lyon lors de la Fête des Lumières 2025, vue de Fourvière. (©Théo Zuili / actu Lyon)Les Terreaux divisent
Dans la foule, on a entendu des « c’est quoi ce truc ? », « pas de rythme », « manque de visuels sur la mairie », « on ne comprend pas… », « trop décalé », « comme une blague de tonton un peu trop longue » ou « génial ».
Des souffles longs ou des rires : comme chez le public, cette expression artistique décalée divise dans notre rédaction, mais la majorité penche vers le « flop ».
Moyen pour Jacobins
Plutôt appréciée du public, l’illumination « Les Lumignons du Cœur – L’île des Jacobins » nous a déçu par son côté sombre et le manque de visibilité. D’autant qu’on a le souvenir d’une édition précédente lumineuse et sublime au même endroit pour les lumignons du cœur.
Deux illuminations excentrées
Deux œuvres plutôt excentrées ne valent pas le détour, selon nous. Particulièrement « Aube », au Jardin de l’Instituto Cervantès, avec des déchets de plastique qui traînaient au sol vendredi soir. L’œuvre consiste en des barres métalliques, de la toile et une bande led filantes. Le public préfère regarder la vue et se demande pourquoi il n’y a aucune projection, musique ou autre.

L’œuvre « Aube » laisse à désirer. (©Julien Damboise / actu Lyon)
À Villeurbanne, on est déçus d’avoir fait le déplacement jusqu’au Pôle PIXEL avec « A Salty Protest V1 » et ceux qui cherchent du spectacle, des couleurs et de la magie le seront aussi.
Ressenti général
Le vin chaud coule à flot pour cette Fête des Lumières et l’ambiance générale très festive a été portée par une météo plutôt favorable. « Tous nos clients nous ont dit que c’était nul », tempère le gérant d’un bar en Presqu’île, mais certains de nos interviews balancent clairement ces propos avec un public parfois conquis.
Il y a des endroits où on sait que ça manque, comme à Célestins ou Bellecour, et on a clairement ressenti la coupe budgétaire de cette année. Si certaines œuvres magistrales nous font penser que les millions de touristes ont bien fait de venir, la majorité manque d’ambition et de renouvellement pour les Lyonnais qui espèrent être emportés par une jolie magie. L’idée de revoir le format se fait de plus en plus prégnante.
Avec Ludivine Caporal, Pierre Chemel, Julien Sournies, Anthony Soudani, Julien Damboise et Nicolas Zaugra.
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