Publié le
7 déc. 2025 à 17h26
Pour avoir été évincé de ses marchés municipaux, ce rôtisseur de Lagorce avait attaqué en justice la mairie de Bordeaux mais il a été débouté par le tribunal administratif. Pour rappel, Quentin Flayac s’était d’abord fait retirer son autorisation, le 11 octobre 2022, pour occuper un emplacement sur le marché couvert des Chartrons mais son « absence d’occupation régulière » ne permettait pas de « maintenir une animation suffisante » au sein de la halle, avait justifié à l’époque la municipalité.
« Sans que cela ne soit sérieusement contredit par le requérant, l’emplacement a fait l’objet de nombreuses inoccupations », confirme le tribunal administratif de Bordeaux dans un premier jugement en date du 7 octobre 2025 qui vient d’être rendu public.
Le rôtisseur ne respectait pas le règlement
« Outre une occupation partielle durant de nombreux mois de l’année 2020, l’intéressé reconnaît utiliser en réalité cet emplacement exclusivement les samedis depuis six années alors que le règlement impose une présence quotidienne concordante avec l’ouverture quotidienne du marché. »
Des « échanges de courriers et courriels » avaient aussi permis de « révéler la volonté de Quentin Flayac de quitter l’emplacement et de procéder à la vente ». « Les difficultés économiques dont l’intéressé fait état, de même que le seul arrêt-maladie dont il justifie, portant uniquement sur le mois de juin 2022, pour regrettables qu’ils soient, ne peuvent suffire à caractériser les absences répétées sur l’emplacement », estiment donc les juges.
Dans un deuxième jugement en date du même jour, le tribunal administratif de Bordeaux valide aussi les décisions prises en mai 2023 à l’encontre du rôtisseur de Lagorce : son autorisation sur le parvis de l’église au niveau de la halle des Chartrons n’avait pas été renouvelée et celle concernant le marché des quais des Chartrons réduisait son étal « à cinq mètres de linéaire ».
Un courrier lui avait par ailleurs été envoyé pour lui « interdire de commercialiser des préparations culinaires transformées autres que celles provenant de son élevage ».
Les factures n’étaient pas réglées dans les temps
La première décision avait été justifiée par la Ville de Bordeaux par le fait que le commerçant était dans « l’incapacité de payer les redevances » qu’elle lui réclamait, qu’elle avait « la volonté d’entreprendre des travaux afin de créer un large espace piétonnier » et que la « graisse » de la rôtisserie avait « bouché les réseaux d’évacuation » des eaux…
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« À supposer que [les deux derniers motifs] soient matériellement inexacts, le maire de Bordeaux aurait pris la même décision s’il n’avait retenu que l’incapacité de Quentin Flayac à payer les redevances », tranche le tribunal administratif.
Le règlement des marchés de plein air de la ville impose en effet que les « droits de place » soient « perçus par anticipation au premier jour de la période facturée ». Or plusieurs factures n’avaient pas été réglées « dans les temps », ce qui avait justifié des « courriers de relance » et une « mise en demeure ».
Une société en liquidation judiciaire
« La circonstance alléguée mais non démontrée selon laquelle l’intéressé aurait investi dans l’acquisition de deux rôtisseries ambulantes de 4,50 mètres chacune ne peut, à elle seule, suffire à démontrer que cette décision serait entachée d’une erreur manifeste d’appréciation », disent aussi les juges à propos de la réduction de la taille de l’étal du commerçant.
Enfin, le 16 octobre 2023, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic avait abrogé l’autorisation qu’il avait donnée quatre mois plus tôt au rôtisseur pour occuper un emplacement sur le marché des quais : sa société La Plume avait en effet été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Libourne un mois plus tôt.
« La liquidation judiciaire de la société qu’il gère a inévitablement pour effet de faire cesser l’activité qu’il exerce », en déduisent les juges. Le règlement des marchés de plein air de la ville de Bordeaux impose en effet que chaque emplacement soit tenu par un commerçant professionnel. Quentin Flayac a jusqu’au 7 décembre 2025 pour faire appel de ces jugements.
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