La ville de Grenoble s’est de nouveau réveillée endeuillée, ce dimanche 7 décembre. Deux hommes de 18 et 22 ans ont été tués par balle dans la nuit dans la préfecture de l’Isère et à Echirolles, en proche banlieue, selon le parquet. La victime la plus âgée, «inconnue des services de police», a été prise en charge par les secours au niveau d’une avenue à Echirolles, «en urgence vitale». Elle a été blessée par arme à feu. Son décès a été constaté «peu de temps après son arrivée à l’hôpital», a déclaré Inès Delay, la procureure adjointe de Grenoble, dans un communiqué. Le jeune homme présentait trois impacts à la tête, au dos et au ventre, a précisé une source policière, ajoutant que la fusillade avait éclaté peu après 23 heures.
La division de la criminalité organisée spécialisée (DCOS) a été saisie de l’enquête. Selon la magistrate, la victime a été la «cible» d’«un individu monté sur un véhicule deux-roues», alors qu’elle quittait les lieux d’une «rixe opposant plusieurs dizaines d’individus», un peu plus tôt dans la soirée, devant un fast-food. Selon le quotidien régional le Dauphiné libéré, «tout indique qu’il s’agit d’une victime collatérale, touchée par erreur alors qu’elle s’éloignait après s’être interposée dans une bagarre générale qui venait d’opposer plusieurs dizaines d’individus dans un établissement de restauration rapide voisin».
«Sur place, les policiers étaient informés qu’un événement était survenu dans le même laps de temps et à proximité du même établissement, au cours duquel un individu avait subi des violences de la part de plusieurs autres, avant d’être enlevé à bord d’un véhicule», a ajouté Inès Delay, évoquant la plus jeune victime. Le corps sans vie de l’homme de 18 ans, «déjà connu pour des infractions à la législation sur les stupéfiants», a été retrouvé tôt dimanche matin à Grenoble dans le parc de la Bruyère, a-t-elle ajouté. Il présentait «plusieurs plaies occasionnées notamment par une arme à feu», a poursuivi la procureure adjointe, concluant que les enquêteurs «n’établissent, cependant et pour l’heure, aucun lien avec le narcobanditisme» s’agissant des deux affaires.
Dans la nuit de mardi à mercredi, déjà, un homme de 33 ans avait été retrouvé mort avec deux impacts de balle à Echirolles. Touché au dos et à la mâchoire, il était porteur d’un gilet pare-balles, avait précisé une source policière. Le territoire de Grenoble est régulièrement marqué par des épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue. A Echirolles en septembre 2024, les autorités avaient dû fermer un immeuble entier, «le Carrare», qui abritait un point de deal très lucratif, et évacuer tous ses habitants.
Ce dimanche a également été endeuillé par la mort d’un jeune homme à Rennes, dont le corps présentant des plaies par balles a été retrouvé dans une voiture. Les policiers ont été alertés dans la nuit par une riveraine indiquant avoir entendu des coups de feu dans le quartier du Blosne (sud de la ville), a expliqué le parquet. La victime, reconnue par des proches selon le parquet, est «probablement» un homme de 25 ans, né au Maroc. Une enquête pour meurtre aggravé a été ouverte et confiée à la DCOS de Rennes.