Une fois encore sous l’influence de la Commission européenne, le président Macron annonce vouloir “labelliser les médias français”, trahissant le néant de sa pensée politique et son mépris de la liberté d’expression. La déclaration de la semaine passée trahit aussi et surtout la pression européenne à la mise en œuvre du règlement européen sur la liberté des médias (EMFA), applicable par les États membres depuis le 8 août 2025.

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L’objectif officiel de ce règlement, largement adopté en mars 2024 par le Parlement européen (dont les eurodéputés macronistes et les Républicains), est de garantir l’indépendance éditoriale de la presse, le pluralisme des médias, de protéger journalistes et rédactions contre la surveillance illégitime des informations et opinions dispensées par des logiciels espions, contre les ingérences étrangères, contre les pressions politiques, et enfin contre la censure des plateformes médias.

En lisant ces lignes, le lecteur serait en droit de se réjouir de ces dispositions européennes que l’on pourrait juger conformes à l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les pas déterminés par la loi. »

Ce règlement constitue un danger majeur pour tous les médias qui ne rentrent pas dans le narratif européen.

Cependant, la prudence est de mise : en effet, l’objectif officieux de ce règlement réside essentiellement dans ce que le Rassemblement National a dénoncé, menant ses eurodéputés à s’y opposer en bloc : atteinte à la souveraineté nationale en matière de médias, risque inhérent d’instrumentalisation politique et encadrement excessif du financement et de la publicité politique. En réalité, ce règlement constitue un danger majeur pour les médias conservateurs ou souverainistes, ainsi que tous ceux qui ne rentrent pas dans le narratif européen.

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Emmanuel Macron nous l’a démontré une fois encore la semaine dernière : il est sous pression, sous pression intérieure, mais aussi sous pression d’un dispositif réglementaire européen comme le règlement sur la liberté des médias (EMFA, déjà nommé), et comme le règlement sur les Services numériques (DSA). Les jeunes générations ne vont plus à la source d’informations dans les « médias à labelliser » étrillés par Emmanuel Macron :  ceux-ci sont plus friands de réseaux sociaux qui les informent et les distraient.

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Or ce règlement, en vigueur depuis novembre 2022 avec le blanc-seing de 7 eurodéputés Les Républicains sur 8 et l’abstention des eurodéputés RN, vise à contraindre les plateformes numériques comme Facebook, X ou Instagram à modérer leurs contenus. Cette modération des contenus français dits « illicites » ou « haineux » se fera sous l’œil acéré de « signaleurs de confiance ». Désignés par l’Arcom, la CGT, SOS racisme, le Planning Familial et d’autres président à la détection et la notification de discours de haine, lesquels ne sont d’ailleurs même pas définis dans le règlement !

Les médias traditionnels et numériques se doivent d’informer de manière fiable, vérifiée et compréhensible : c’est entendu. Les réseaux sociaux favorisent la dissémination de cyberattaques, de réseaux de trafic sexuel ou d’incitations terroristes qui constituent des crimes objectifs et doivent être punis sévèrement : c’est entendu. Cependant, en conséquence de ces dispositions françaises téléguidées par la Commission européenne, la liberté d’expression, liberté inaliénable, n’a jamais été aussi contrainte et censurée. Le moyen de la protéger ne peut en aucun cas justifier sa mise sous contrainte.