C’est une proposition qui ressemble à un chantage. Ce dimanche, le sénateur brésilien Flavio Bolsonaro a déclaré qu’il pourrait renoncer à sa candidature à la présidence moyennant un « prix » et a suggéré l’adoption d’une amnistie pour son père, l’ex-président d’extrême droite emprisonné, Jair Bolsonaro.
Flavio Bolsonaro, 44 ans, avait annoncé vendredi que son père, condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État, l’avait désigné pour présenter son camp à l’élection de 2026 au Brésil.
« Il est possible que je n’aille pas jusqu’au bout, j’ai un prix pour cela »
Mais il s’est dit dimanche disposé à « négocier » un éventuel retrait de sa candidature. « Il est possible que je n’aille pas jusqu’au bout, j’ai un prix pour cela, je vais négocier », a-t-il dit à des journalistes à la sortie d’une église évangélique à Brasilia.
Il a promis de donner plus de détails lundi, lors d’une rencontre avec des dirigeants conservateurs.
Une désignation qui ne plaît pas à son propre camp
Les partisans de Jair Bolsonaro au Congrès tentent sans succès de faire adopter un projet de loi ouvrant la voie à l’amnistie de l’ancien président et de ses partisans condamnés pour l’assaut de janvier 2023 contre les sièges des pouvoirs publics à Brasilia.
L’épouse de Jair Bolsonaro, Michelle, dont le nom a été évoqué comme possible candidate du camp conservateur, a apporté son soutien à Flavio.
Mais sa désignation par son père a été fraîchement accueillie par l’establishment, qui privilégiait Tarcísio de Freitas, le gouverneur de São Paulo, capitale économique du pays.
« Un Bolsonaro différent, […] beaucoup plus centriste »
La bourse de São Paulo a connu vendredi sa plus forte baisse en quatre ans après cette annonce. Pour Flavio Bolsonaro, le marché a fait « une analyse anticipée » de ses chances électorales.
« Vous allez découvrir un Bolsonaro différent, un Bolsonaro beaucoup plus centriste », a ajouté le sénateur, considéré comme plus modéré que son père.
Il a assuré avoir obtenu le soutien de Tarcísio De Freitas, niant toute « fragmentation » de la droite brésilienne. D’autres figures du camp conservateur, comme Romeu Zema, gouverneur de l’état de Minas (centre-ouest), maintiennent toutefois leurs ambitions pour 2026.