Le sans-abri interpellé dans le 6e arrondissement de Marseille alcoolisé, sous médicament et cannabis en train de forcer une voiture a été jugé trois jours plus tard par le tribunal correctionnel et condamné à un an de prison ferme.
Photo illustration M.DG.
Médicaments, alcool et cannabis. Avec un tel cocktail – détonnant – les policiers n’ont pas eu de mal à croire Oussama T. lorsqu’il leur a expliqué qu’il ne gardait presque aucun souvenir de la scène qui lui valait de se retrouver dans les geôles d’un commissariat. Le 29 novembre 2025, cet Algérien de 32 ans avait été repéré rue Dragon, dans le 6e arrondissement de Marseille, en train de forcer une voiture, puis de tenter d’ouvrir une seconde.
Les riverains qui avaient donné l’alerte avaient ajouté qu’il s’était assis sur le pas d’une porte à quelques numéros des voitures. Les policiers n’avaient eu qu’à se rendre à l’adresse indiquée pour le cueillir.
Enfin cueillir… Insultes, crachats et menaces : l’arrestation avait été particulièrement chaotique. Une scène qui a donc valu au jeune homme de comparaître devant le tribunal correctionnel ce mardi 2 décembre, pour tentative de vol, violence et outrage à personne dépositaire de l’autorité publique.
« Il est lui-même sa première victime »
« J’étais ivre mort, je suis entré dans ce véhicule, mais pas pour voler, c’était juste pour dormir », a tenté le prévenu face aux juges, peu convaincus. Une caméra de vidéosurveillance avait capté son manège, le montrant ouvrir la première voiture, y rentrer pendant six longues minutes avant d’en ressortir pour tenter sa chance ailleurs.
Sa situation irrégulière et sa personnalité, marquée par l’errance, la dépendance aux psychotropes et trois précédentes condamnations, n’avaient rien pour rassurer non plus. La procureure Claire Remy a prescrit une peine de 14 mois de prison, mettant en exergue « la violence gratuite » à l’encontre des policiers et « le caractère humiliant de se faire cracher dessus ».
Les juges ont prononcé une peine de 12 mois ferme, écartant les craintes de Julie Guichard, avocate de la défense, qu’une peine ferme suivie d’une sortie ne vienne « renforcer sa marginalisation ». « Il est lui-même sa première victime », avait-elle tenté, pour recadrer le débat.