Cet édifice de béton armé, construit il y a tout juste un siècle, fait l’objet de travaux complexes pour accueillir le public de nouveau. Un chantier unique en son genre, impliquant des entreprises spécialisées. Rencontre avec des corps de métier rares et fascinants.
Plus de 80 mètres de haut, une architecture unique, une vue imprenable sur la ville de Grenoble et les massifs environnants : la Tour Perret est l’un des symboles de Grenoble. Cette tour d’observation a été construite en 1924 et 1925 pour l’Exposition internationale de la Houille Blanche. C’était, à l’époque, la plus haute tour en béton armé au monde. Fermée au public depuis 1960, elle va rouvrir ses portes en avril 2026, après un grand chantier de restauration commencé il y a deux ans. Au fur et à mesure de l’avancée des travaux, nous faisons régulièrement des points d’étape pour partager avec vous les dernières nouvelles. En cette fin 2025, alors que la remise en état touche à sa fin, ICI Isère vous propose une série de reportages pour faire la connaissance des techniciens et ouvriers spécialisés qui travaillent main dans la main sur des ouvrages uniques et spécifiques.
Les claustras triangulaires, la touche personnelle d’Auguste Perret
Désormais sécurisé, mais toujours en travaux, l’intérieur de la tour est exceptionnellement accessible pour ICI Isère. Valérie Vacchiani, directrice de projet à la ville de Grenoble, nous guide le long de l’escalier qui s’enroule sur les parois de l’édifice. Elle nous présente les murs faits de claustras avec des ouvertures en forme de triangles, spécifiques de l’œuvre de l’architecte Auguste Perret. Valérie Vacchiani évoque également l’un des gros enjeux du chantier, la restauration du béton des piliers extérieurs (écoutez ses explications dans le replay de notre série de reportages accessible via le bouton cliquable en haut de cette page).
Arrivés au premier palier, à 50 mètres de hauteur, nous faisons la rencontre de Jérôme Faure, responsable travaux pour l’entreprise Comte, spécialisée dans la restauration du patrimoine, maçonnerie et taille de pierre dans la région Aura. Son équipe termine l’élaboration de l’escalier sommital, en colimaçon tout en haut de la tour, en partie ouvert sur l’extérieur. Un ouvrage technique qui a demandé de la préparation et de la réflexion sur l’exécution, en raison du manque de place. Un challenge professionnel et un plaisir pour la poignée de compagnons mobilisés.
Les cordiste, ouvriers-acrobates
A l’intérieur de la Tour Perret, au centre, une cage en métal a été construite afin d’accueillir les deux ascenseurs. Cette structure faite sur-mesure n’était pas présente à l’origine : son élaboration répond aux normes de sécurité du XXIe siècle. Suspendus à des cordes parfois à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du vide, les ouvriers cordistes de l’entreprise Altius ont été mobilisés notamment pour installer l’ouvrage. Jean Piazza, chargé d’affaires pour cette société, détaille le travail réalisé.
Lors de son ouverture au public en 1925, la Tour Perret disposait de deux cabines d’ascenseurs. Rongées par la corrosion et abîmées par le temps, elles sont actuellement restaurées par Emch, une entreprise suisse basée à Berne. Yannick Gouttefarde, responsable de vente, nous précise que certaines parties d’origine ont pu être restaurées, mais d’autres ont dû être façonnées. L’installation des ascenseurs sera l’une des dernières étapes du chantier. Ils devraient être montés dans la Tour à la fin de l’hiver.
La Tour Perret version 2026 va intégrer un système d’éclairage juste au dessus des marches tout au long de l’escalier. Des gaines de lampes LED vont éclairer les pas des marcheurs mais aussi la tour elle-même, en complément des ouvertures pyramidales intégrées par l’architecte à la structure des parois. C’est une entreprise locale, Eclairage service, qui a conçu et mis en place cette installation. Son responsable, Jean Besson, nous présente son travail et raconte son enfance près de la Tour Perret. Il partage avec nous une donnée étonnante : côté consommation d’énergie, la puissance totale des lampes LED installée dans la Tour Perret est inférieure à celle d’une plaque à induction 4 feux.
Valérie Vacchiani, directrice de projet à la direction de l’urbanisme et de l’aménagement de la ville de Grenoble, nous présente les grandes lignes du chantier. © Radio France – A.W.
Jérôme Faurre est responsable de travaux pour l’entreprise Comte spécialisée dans la restauration du patrimoine, en maçonnerie et taille de pierre. © Radio France – A.W.
Jean Piazza, chargé d’affaires pour Altius, entreprise dont les ouvriers-techniciens ont travaillé pendant plusieurs semaines suspendus à des cordes. © Radio France – A.W.
Yannick Gouttefarde, responsable de vente chez Emch ascenseurs (à gauche) et Markus Spreng, responsable projet. © Radio France – A.W.
Jean Besson, responsable de l’entreprise Eclairage service, qui a illuminé les escaliers intérieurs de la tour Perret et conçu le paratonnerre qui va la coiffer © Radio France – A.W.
Si vous prenez les escaliers, soyez prêts à affronter le vertige et une bonne activité physique, puisque la Tour Perret compte plus de 500 marches. © Radio France – A.W.