Faut-il parler de menace invisible pour l’économie française ? Au sein de la Direction générale des entreprises, à Bercy, on estime à plusieurs centaines de milliers le nombre d’entreprises familiales qui seront à transmettre dans les années à venir. Ce qui pose la question de leur pérennité. « De plus, nous savons qu’un dirigeant de plus de 60 ans déclenche deux fois moins d’investissements que les autres. Ce qui peut rendre la société moins attractive et complexifier sa cession », ajoute Edith Gingliger, co-directrice de la chaire dédiée aux entreprises familiales à l’université Paris-Dauphine.
Elles sont pourtant le cœur battant de notre économie ; dans l’Hexagone, elles assurent 69 % des emplois et 65 % de la valeur ajoutée produite. Elles représenteraient 60 % des entreprises cotées du territoire et 71 % des non cotées, à en croire une récente étude de la chaire. « C’est même 79 % de notre tissu industriel qui est porté par des entreprises familiales », affirme Henri Morel, président de la commission « Industrie » au sein de l’UIMM. Et elles pourraient être encore plus nombreuses demain. Depuis des années, la France rêve du Mittelstand allemand et veut favoriser la croissance de ses ETI.