ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP
Donald Trump, ici le 3 décembre dans le Bureau ovale, a réagi pour la première fois au deal acté entre Netflix et Warner Bros.
Difficile d’échapper à l’emprise de la Maison Blanche. Le rachat de Warner Bros. Discovery (WBD) par Netflix a été annoncé et le deal repose désormais sur les faveurs des actionnaires du groupe et des régulateurs américains… en théorie seulement. Dans les faits, l’avis de Donald Trump pèse très lourdement sur la réussite de cette vente, et ces premiers commentaires le dimanche 7 décembre ne sont pas rassurants.
Comme l’expliquait Business Insider dans un article la semaine dernière, difficile pour les régulateurs d’être indépendants dans une Amérique trumpiste où le président « a écarté l’idée qu’il existe une quelconque distance entre ce qu’il veut » et leurs décisions. Et Donald Trump a clairement exprimé des doutes sur ce rachat à 83 milliards de dollars.
« Cela pourrait être un problème », a-t-il affirmé dimanche à son arrivée pour cérémonie de récompenses au Kennedy Center, soulignant que le géant du streaming vidéo avait déjà « une très grosse part de marché ». Le président américain n’a clairement pas caché son intention de peser sur les régulateurs, assumant qu’il sera « impliqué dans [la] décision ».
Netflix va-t-il avaler son concurrent HBO Max ?
Donald Trump a par ailleurs indiqué que le co-directeur général de Netflix, Ted Sarandos, était venu récemment le voir à la Maison Blanche. Si le projet de fusion dans sa forme actuelle allait à son terme, Netflix avalerait la plateforme concurrente HBO Max, ainsi que les studios Warner Bros. Or Netflix est la première plateforme mondiale de vidéo à la demande et HBO Max la troisième (hors Amazon Prime Video), Disney+ complétant le podium.
La plate-forme se retrouverait à la tête d’un catalogue gigantesque, qui comprend les sagas Harry Potter et Le seigneur des anneaux, les super-héros de DC Studios (Batman, Superman ou encore Wonder Woman) ou encore la série Game of Thrones. Netflix n’hériterait pas, en revanche, des chaînes de télévision de Warner Bros. Discovery (Discovery Channel et CNN notamment), qui seraient logées, avant le rachat, dans une entité distincte de Warner Bros. et qui serait cotée en Bourse.
Le géant des vidéos en ligne a coiffé au poteau le câblo-opérateur Comcast et le géant Paramount Skydance, également sur les rangs pour ce rachat. Mais le patron du groupe de médias, David Ellison, n’a sans doute pas dit son dernier mot. Proche de Donald Trump, il se serait rendu à la Maison Blanche la semaine dernière pour défendre une annulation du « deal » entre Warner Bros. Discovery et Netflix.