A la veille du vote solennel à l’Assemblée nationale qui s’annonce très serré, le Premier ministre Sébastien Lecornu reçoit un soutien potentiellement décisif. Le patron du PS Olivier Faure a appelé ce lundi 8 décembre les députés socialistes à voter en faveur du budget «de compromis» de la Sécurité sociale

«Il y a eu là toute une série d’avancées […] Le Premier ministre s’est engagé [sur la suspension de la réforme des retraites], il s’est montré fiable dans toute la discussion. Je souhaite que nous puissions à notre tour être fiables et faire en sorte que ce budget soit adopté», a estimé Olivier Faure au micro de BFMTV-RMC.

«Ce budget n’est pas le nôtre, il n’est pas celui de Sébastien Lecornu, mais le fruit d’un compromis et d’une Assemblée libre», a souligné le Premier secrétaire du parti à la rose. Olivier Faure a qualifié la copie du gouvernement de «passable» mais quand «nous sommes entrés dans le débat, il y avait le gel des pensions de retraite, le gel des prestations sociales, le doublement des franchises médicales… Tout ça, nous avons réussi à le faire sauter».

Olivier Faure s’est félicité aussi que le gouvernement prévoit de déposer mardi un dernier amendement pour augmenter l’objectif des dépenses de l’assurance maladie, une main tendue aux écologistes qui en faisaient la demande. «J’espère que ce geste du gouvernement les amènera à faire le bon choix», a-t-il déclaré alors que les écologistes avaient voté vendredi contre la partie recettes du budget.

Le vote des socialistes et des écologistes prend une importance cruciale avec le refus de LR et d’Horizons de soutenir ce projet de budget qui ferait, selon eux, trop de concessions à la gauche.

Ces derniers ont été dénoncés par Olivier Faure comme «des ingénieurs du chaos». Le patron des LR Bruno Retailleau «finira par être avalé par l’extrême droite», a-t-il prédit. Quant à Edouard Philippe, «que tout le monde présentait comme la sagesse incarnée», «il continue sa lente dérive lui aussi avec cette idée folle qu’il vaudrait mieux que tout ça s’arrête dans des conditions qui mettraient en danger notre système de protection sociale».

Réagissant sur France Inter, Gabriel Attal, le patron des députés Renaissance, s’est réjoui de cet appel qui «montre que ce travail (parlementaire) a permis de dégager des compromis».