La célébration du 80e anniversaire de la Journée de la déportation étant organisée le même jour cette année, Bernard Colleu, président de l’UNC de Cesson, leurs porte-drapeaux et le maire de cette commune, Jean-Pierre Savignac, ont participé à celle de Thorigné-Fouillard (Ille-et-Vilaine).
La délégation s’est recueillie devant la stèle Toussaint Hardouin, rendant hommage à Joseph Gentil, déporté, et Toussaint Hardouin, mort et Mauthausen en Haute-Autriche, puis devant le monument du souvenir.
Qui était ces deux hommes ?
Joseph Gentil était un enfant de Fouillard. Il habitait avec sa famille la ferme des Juteauderies. Engagé dans la résistance, il fournissait des renseignements. Le 14 octobre 1943, à l’âge de 23 ans, les SS viennent l’arrêter sur dénonciation alors qu’il déjeune avec ses parents, ses frères et sœurs.
Il est d’abord emprisonné à Rennes avant d’être déporté au camp de Mauthausen. Après la libération du camp, il reviendra à Rennes, blessé et amaigri, puis il s’installera avec son épouse dans la ferme de Caleuvre, à Betton, ou il réapprendra à vivre.
Le chemin champêtre Joseph-Gentil qui mène à Betton, sur lequel nous lui rendons hommage tous les ans, représente la liberté et le combat mené par des hommes résistants et souvent déportés , précise Manuel Da Cunha, président de l’UNC de la commune.
Toussaint Hardouin est également né à Fouillard, en face de l’Auberge des bois, où père était marchand de bestiaux. Arès le remariage de son père, la famille quittera Fouillard pour Cesson où son père tiendra une boucherie.
Très vite après sa démobilisation en 1940, Toussaint Hardouin rejoint le réseau de résistance Johnny. Il fournissait à Londres des renseignements sur les forces d’occupations et cachait des radios.
Il a été arrêté le 2 juin 1942, déporté le 16 septembre 1943 et assassiné à Mauthausen le 22 avril 1945, peu de temps avant la libération du camp. Il avait 25 ans. Cette allée qui porte son nom va de la rue de la Mare-Pavée à l’allée Schweitzer qui rejoint la forêt , commente Gaël Lefeuvre.
En 1955, le sous-lieutenant Toussaint Hardouin, titulaire de la Croix de guerre, a été promu, à titre posthume, au grade de chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur.