Une ville-centre du Trièves située aux portes du territoire… Bienvenue à Monestier-de-Clermont, ce bourg enjambé par un impression viaduc, pont bipoutre de l’A41 inauguré le 21 mars 2007.

Long de 860 m et haut de 70 m, ce colosse de béton et d’acier offre aux automobilistes une voie directe vers le Trièves et la Provence, libérant ainsi du trafic routier l’axe traversant la commune du Nord au Sud sur sa longueur depuis 1830.

Si le prix du péage peut dissuader certains Monétérons de l’emprunter, l’accès à l’A41 qu’il permet les rapproche aussi du bassin grenoblois.

Et à ses pieds, sa hauteur et sa silhouette élancée ne gênent pas la vue sur grand paysage. Ni l’ambiance intimiste et authentique de la commune enclavée entre deux reliefs, le Clermont à l’Est et la Salette à l’Ouest.

Depuis la création de l’autoroute, de nombreux lotissements comme les Chatras, les Portes du Trièves, la Combe du Mas, les Grandes Prairies se sont d’ailleurs créés de part et d’autre de l’axe principal, la RD 1075.

« Certains Grenoblois qui veulent prendre le vert cherchent une maison dans la commune et le secteur » constate Stéphane Dol, conseillère immobilière d’Espace Immo 38 installée à Monestier-de-Clermont.

Et la tendance s’est accentuée depuis le Covid.

Des prix attractifs

Cette commune conjugue en effet bien des atouts : une desserte autoroutière, une gare SNCF (lignes TER Grenoble-Clelles Mens et Grenoble-Veynes-Gap), des écoles maternelle et primaire et un collège, une piscine, un gymnase et un dojo flambant neufs aménagés dans l’ancien gymnase du collège, un Ehpad, une médiathèque intercommunale, des commerces…

« C’est un bourg de 1 500 habitants bénéficiant d’équipements d’une ville de 4 500 habitants » résume Sandra Boizot, directrice générale des services de la commune.

Les opportunités d’achat restent limitées au vu du nombre de logements existants (697 en 2022 dont 492 maisons individuelles) même s’il a augmenté 62 % entre 1999 et 2022 (2).

Autre atout décisif : les prix. Attractifs. « Ils sont plus bas qu’à Vif. De 10 à 15 % » estime Régine Villard, conseillère immobilière Square Habitat (Vif).

Comptez en moyenne pour une maison T4 de 250 000 € à 350 000 € à l’instar de cette maison mitoyenne très récente de 95 m² achetée 320 000 € par un couple installé jusqu’alors à Varces.

« Celles situées sur le haut de la commune, vers le collège et la piscine, sont plus recherchées car proches des commodités » souligne la professionnelle.

Une forte tension locative

Une villa du secteur de 161 m² habitables et 712 m² de terrain s’est par exemple vendue 396 900 € en décembre 2024 (3).

Les maisons de ville à rénover s’affichent à des prix moindres à l’instar de celles de 80 et 90 m² acquises respectivement 130 et 140 000 € par un frère et une sœur.

« Mais il y a du boulot ! » souligne Régine Villard. Certes moins recherchés que les maisons, les appartements à la vente restent rares. Prix de vente moyen : 1 767 €/m² selon l’observatoire de la Fnaim (1).

Mais certains sont moins chers comme ce deux pièces de 32 m² du centre ancien vendu 40 000 € en septembre 2024, soit 1 250 €/m² (3). Ces petits prix peuvent attirer des primo-accédants.

« Les investisseurs devraient aussi s’y intéresser car le marché locatif est très tendu dans tout le Trièves. Il y a bien plus de demandes que d’offres » avance la professionnelle.

Montant des loyers mensuels affichés en 2024 : 9,3 €/m² pour les maisons et 10,3 €/m² pour les appartements selon l’observatoire de la Fnaim.

(1) chiffres Laboratoire Économique du Logement (LABEL) Fnaim, 1er octobre 2025

(2) chiffre Insee 2022

(3) source : base DVF, https://app.dvf.etalab.gouv.fr/

    

Un plan d’actions territorial pour faire baisser la tension locative

Sur les 581 résidences principales que compte Monestier-de-Clermont, 28 % sont occupées par des locataires, dont 9 % en HLM (1).

Mais trouver une location reste un casse-tête à Monestier-de-Clermont. Et c’est ainsi dans tout le Trièves.

« Le territoire affiche la troisième plus forte pression locative sociale en Isère avec 5,9 demandes de logement pour une attribution contre une moyenne de 4,8 sur le département. Et cette pression locative a fortement augmenté depuis cinq ans » explique Nathalie Bonato, responsable du service Aménagement-urbanisme de la Communauté de communes du Trièves (CCT).

Depuis longtemps confrontées à un manque de logements sociaux, les communes du territoire ont elles-mêmes créé des logements depuis les années 70.

Le Trièves compte ainsi aujourd’hui 249 logements sociaux et 173 logements communaux. La commune Monestier-de-Clermont en possède 17.

Trois d’entre eux, un T2 et deux T3, aux 62 et 64 Grand-rue viennent d’être rénovés. La CCT va désormais accompagner ces travaux.

Un fonds de 100 000 € a été voté le 25 septembre 2025 par ses élus pour aider financièrement ces rénovations et/ou créer de nouveaux logements communaux.

Ce coup de pouce accompagne le travail de diagnostic des besoins du territoire en matière d’habitat engagé par la CCT, avec, depuis octobre, la remise à jour de son observatoire de l’habitat et le lancement d’études sur les capacités de construction et de rénovation sur ces communes.

Objectif ? Savoir comment aider au mieux communes, bailleurs sociaux et propriétaires privés à développer le parc locatif du territoire.

La CCT a depuis septembre son propre conseiller France Rénov’ pour guider les propriétaires dans les méandres de la rénovation énergétique et des subventions liées.