La liste de signalements d’agressions sexuelles dans les écoles parisiennes s’allonge encore un peu. Selon nos informations, la mère d’une fillette de 3 ans, scolarisée en maternelle dans un établissement public de la rue Faidherbe, dans le 11e arrondissement, a déposé plainte samedi dans un commissariat de la capitale. Une information que le parquet de Paris n’a pas été en mesure de confirmer à 20 Minutes ce lundi. Mais selon une source policière, une enquête préliminaire a bien été ouverte, ce genre d’affaires étant désormais prises très au sérieux par les autorités.
Les parents de l’enfant ont constaté qu’elle avait changé de comportement depuis la rentrée. La petite fille a, selon eux, développé une sorte de « phobie » à l’idée de rester à l’école sur le temps du périscolaire, lors du déjeuner à la cantine ou lors du goûter. Leur fille se serait plainte à plusieurs reprises de douleurs au niveau des fesses et aurait décrit des sensations de piqûres. Elle aurait aussi évoqué de possibles coups de balai. Un autre enfant se serait plaint de douleurs similaires. Contacté par 20 Minutes, le rectorat n’a, pour l’heure, pas répondu à nos questions.
Plaintes des parents de 70 enfants
Dans cette école maternelle de la rue Faidherbe, deux animateurs avaient déjà été suspendus en novembre dernier, l’un après un signalement pour des faits d’agression sexuelle, indiquait récemment Le Parisien.
Les enquêtes ouvertes sont confiées à la brigade de protection des mineurs. Les policiers qui travaillent sur ces dossiers ont appris à recueillir la parole des enfants et à l’analyser. Après avoir enregistré leurs témoignages, ils entendent dans un deuxième temps les personnes dénoncées ou suspectées. « Avant cette étape, des mesures conservatoires peuvent être prises par les employeurs afin de mettre un terme au risque de laisser les enfants en proximité avec leur potentiel agresseur », précise le parquet de Paris.
Plusieurs faits dans le 11e arrondissement
Plusieurs faits dénoncés auraient été commis dans le 11e arrondissement de la capitale. Le 5 mai 2026, un animateur qui travaillait à l’école élémentaire Titon doit être jugé devant la 15e chambre du tribunal correctionnel. Cet homme de 47 ans est poursuivi pour harcèlement sexuel sur mineur de 15 ans sur neuf jeunes filles, ainsi que pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans sur trois d’entre elles. Les enfants entendues, âgées de 10 ans, ont dénoncé « des câlins appuyés non sollicités, des surnoms et mimes déplacés, voire des attouchements », indique le parquet de Paris. L’animateur a été suspendu le 9 octobre 2024 et placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès.
Un animateur scolaire de l’école Alphonse Baudin doit lui aussi comparaître le 26 mai 2026 devant le tribunal correctionnel. Cet homme de 35 ans est soupçonné d’avoir agressé huit enfants. Il a été suspendu de ses fonctions par l’Éducation nationale le 9 avril.
Cette année, à « Paris, à date, il y a eu 36 suspensions d’animateurs, dont 19 pour violences sexuelles sur mineurs », a indiqué Patrick Bloche, le premier adjoint PS chargé de l’éducation et de la petite enfance à la Mairie de Paris, dans un entretien à La Tribune Dimanche. La Ville de Paris a annoncé jeudi dernier un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants dans les écoles. Elle a notamment créé un poste de défenseur des enfants et promis un renforcement de la formation des animateurs du périscolaire.