Dans la saison 2, on retrouve Lyès Benamar (Tewfik Jallab), chef de la brigade des stups derrière les barreaux des Baumettes.

Laurent Le Crabe /Netflix

Deux ans quasiment jour pour jour après la diffusion de la saison 1, qui avait caracolé dans le top 10 des séries Netflix les plus regardées dans le monde, sort la suite très attendue de Pax Massilia d’Olivier Marchal, l’ancien officier de police devenu cinéaste et maître du polar français, de 36 quai des orfèvres à Braquo. À la fin de la saison 1, on avait laissé en prison Lyès Benamar, chef des « Cramés », la brigade des stups composée de personnalités attachantes, Tatoo (le Marseillais Idir Azougli découvert dans Shéhérazade et qui a également joué dans Bac Nord), Alice (Jeanne Goursaud), Audrey (Lani Sogoyou), Arno (Olivier Barthélémy), qui se serrent les coudes et font comme ils peuvent avec des méthodes peu orthodoxes.

On prend les mêmes et on recommence avec de l’action, de la violence, mais aussi, en arrière-plan, une analyse du narcotrafic et de la réalité marseillaise.

« Derrière les murs » de la prison

La saison 2 de Pax Massilia commence donc par l’épisode « Derrière les murs », qu’on a pu visionner. Il dépeint sans tabou le milieu carcéral. En prison, Lyes devient non seulement la cible à abattre des autres prisonniers, mais subit aussi les pressions du procureur et surtout d’Ali Saidi (Samir Boitard), un baron de la drogue qui continue à gérer son business depuis les Baumettes et fait régner sa loi dans la prison. La série aborde la corruption des agents de la paix à travers la figure d’un surveillant qui n’a d’autre choix que de faire le jeu d’Ali Saidi.

À travers l’apparition d’un nouveau réseau de drogues appelé Los Xetas 13, la saison 2 traite du rajeunissement des acteurs du trafic et des luttes de pouvoir sans merci autour du contrôle de « fours » (points de vente dans les cités) et des « uber shit » (les livraisons à domicile). Sans se limiter aux pures scènes d’action, la saison 2 aborde également le blanchiment de l’argent sale. On voit ainsi Ali Saidi investir dans un programme immobilier aux Oliviers, son quartier de naissance, lors d’une séquence tournée dans une somptueuse villa de Malmousque.

« Los Xetas », la nouvelle génération du crime organisé
La scène du "barbecue", montrée dans le trailer de la saison 2 de Pax Massilia.La scène du « barbecue », montrée dans le trailer de la saison 2 de Pax Massilia. Laurent Le Crabe/Netflix

La situation des mineurs recrutés via les réseaux sociaux, à la fois bourreaux et victimes des réseaux, est largement abordée, comme dans l’un des trailers de la série. Dans les cités de Marseille, l’empire d’Ali Saidi est contesté par des têtes brûlées, dont le jeune Mehdi, « capo » sanguinaire et ambitieux qui commandite un « barbecue ». Suite à une expédition punitive sur un point de vente d’un réseau adversaire, il fait exécuter un jeune dealer choisi au hasard : ce dernier est enfermé dans le coffre d’une voiture, le gang met le feu au véhicule et il est brûlé vif.

La brigade des "Cramés" est de retour : Audrey (Lani Sogoyou), Tatoo (le Marseillais Idir Azougli), Arno (Olivier Barthélémy), Alice (Jeanne Goursaud).La brigade des « Cramés » est de retour : Audrey (Lani Sogoyou), Tatoo (le Marseillais Idir Azougli), Arno (Olivier Barthélémy), Alice (Jeanne Goursaud). Laurent Le Crabe/NetflixUn écho à l’actualité marseillaise

Action et violence sont toujours les ingrédients du cocktail explosif de la série d’Olivier Marchal, mais l’écriture se nourrit d’un vrai travail documenté sur la réalité phocéenne.

La violence de la fiction fait singulièrement écho à l’actualité des derniers mois, d’autant que les décors et les noms de lieux de la série sont familiers aux spectateurs marseillais.

La saison 2 est écrite par Olivier Marchal, Kamel Guemra, Morade Aïssaoui, Edgar Marie et Sledge Bidounga.