Presque quatre ans après l’invasion de l’Ukraine, plus de dix ans après l’annexion de la Crimée, l’Union européenne s’apprête enfin à interdire les importations de gaz russe. Mercredi 3 décembre, les eurodéputés et les Etats membres ont approuvé le principe d’un règlement qui met fin aux contrats gaziers avec la Russie au plus tard en novembre 2027. Une étape décisive dans la politique énergétique du bloc, décorrélée d’un éventuel règlement du conflit, qui privera Moscou d’une manne considérable pour financer sa guerre en Ukraine, et d’un levier stratégique sur Bruxelles. Depuis le 22 février 2022, les Etats membres ont versé plus de 107 milliards d’euros à la Russie pour s’approvisionner en gaz fossile russe.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué cette décision comme «l’aube d’une nouvelle ère, celle de l’indépendance énergétique totale de l’Europe vis-à-vis de la Russie». «Fini les tentatives de chantage», s’est réjoui le commissaire à l’Energie, Dan Jorgensen. L’eurodéputé Thomas Pellerin-Carlin (Place publique) qualifie cet accord d’«historique dans le vrai sens du terme : on met fin à des décennies de dépendance de l’UE au gaz russe». Membre de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie, il rappelle que «dans cette guerre de la Russie contre l’Ukraine, la clé de v