Un sens de la relation aux autres

« Mulhouse ressemble à beaucoup de villes post-industrielles comme il en existe partout en Angleterre, des villes marquées par le déclin économique, le chômage. Je retrouve dans les maisons de ce quartier des choses très similaires », constatait Martin Parr. On a appris sa mort samedi à l’âge de 73 ans.

Le membre de la très réputée agence Magnum avait durant cinq jours, rencontré les commerçants du quartier, les marchands ambulants du marché et une trentaine d’habitants à leur domicile. Prêtant une grande attention aux histoires des familles, à leurs origines, leur vie de quartier, leur intérieur. Pour les portraits, le photographe donnait quelques indications de pose, d’attitude, demandant aussi de ne pas sourire.

Au total, Martin Parr avait pris plus de 500 images. Une sélection qui avait donné lieu à l’exposition « A taste of Mulhouse », en écho aux séries plus anciennes, les incontournables « The last resort » et « Signs of the times », présentées dans la galerie de La Filature. La partie mulhousienne s’ouvrait sur un grand mur mosaïque composé de 36 images, collection hétéroclite des statuettes, bibelots divers, photos familiales, souvenirs de vacances, etc.

Responsable des arts visuels de la Filature, Emmanuelle Walter avait accompagné Martin Parr dans le quartier. « C’est sa concentration sans faille qui m’a impressionnée », se souvient-elle. « Il se fondait dans le paysage, s’approchant au plus près des choses et des gens, avec un vrai goût de la relation à l’autre. » Le photographe britannique laisse aux habitants de Mulhouse un portrait saisissant et profondément humain de leur ville.