Deux hommes sont morts, tués par ballesdans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 décembre, à Grenoble et Échirolles. Une rixe dans un fast-food serait à l’origine du drame. Ce lundi, l’émotion et l’incompréhension sont encore vives sur place.
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Près de 48 heures après les faits, l’émotion est encore vive à Echirolles, près de Grenoble, où un jeune homme de 22 ans a été retrouvé mort dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 décembre. Une autre victime, celle-ci âgée de 18 ans, a aussi été retrouvée morte dans un parc de Grenoble, située à moins de 3 km.
Les deux victimes présentaient des blessures par balles. Selon les premiers éléments de l’enquête, une rixe entre plusieurs dizaines d’individus devant un fast-food, situé sur l’avenue du 8 mai 1945, serait à l’origine de ces deux drames. Alors qu’il tentait de quitter les lieux, le jeune homme de 22 ans a été pris pour cible par un homme sur un deux-roues.
Dans le même temps et à proximité de l’établissement de restauration rapide, un jeune homme de 18 ans a subi des violences de la part de plusieurs personnes. La victime a ensuite été enlevée, à bord d’une voiture. Son corps, sans vie, a été retrouvé ce dimanche dans le parc de la Bruyère, à Grenoble.
Pour Monique*, le décès de ce jeune homme est un traumatisme : « Mon fils est vraiment sous le choc. J’ai une colère incroyable en moi, indique la mère de famille qui connaissait la victime. Ce petit n’a rien à voir avec le trafic de stupéfiants. Il était là au mauvais endroit. » Selon le parquet de Grenoble, ce jeune homme de 18 ans était connu pour des infractions à la législation sur les stupéfiants.
« C’était une personne très respectueuse. C’était un jeune comme mon fils. Il voulait trouver un travail pour profiter de la vie et être dans le droit chemin », poursuit Monique. Selon elle, le jeune homme « était simplement sorti pour manger » ce dimanche soir et a été enlevé au cours de la rixe : « Ils l’ont pris lui par hasard et ils l’ont tué. »
Le ou les auteurs des tirs sont toujours recherchés, alors qu’une enquête a été ouverte et confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) : « J’espère que ceux qui ont fait ça vont être retrouvés et qu’ils seront punis. Ôter une vie comme ça, c’est horrible. (…) Ça ne peut plus durer. Je me suis imaginé la chose, si mon fils avait été là et qu’on m’avait appelé pour m’annoncer que mon fils était décédé de cette manière. J’en mourrais. Il faut faire quelque chose », témoigne la mère de famille.
Depuis plusieurs années, la maire d’Echirolles, Amandine Demore (PCF) demande l’implantation d’un commissariat de plein exercice sur sa commune, théâtre régulier de règlements de compte notamment liés au trafic de drogue. Même si concernant ces deux homicides, les enquêteurs n’établissent pour le moment « aucun lien avec le narcobanditisme » selon le parquet de Grenoble, la volonté de l’édile reste identique : « J’exige une réponse sur l’installation d’un commissariat de plein exercice sur la commune d’Echirolles. À ce jour, je n’ai toujours pas de réponse. »
« Ces situations sont inquiétantes. Quand on voit des jeunes qui sont armés et qui font usage de leurs armes sur la voie publique, on pense aux victimes innocentes que cela peut engendrer. Mais c’est le niveau de violence, dans notre jeunesse, qui m’inquiète tout particulièrement », ajoute-t-elle.
Ce jeune homme de 18 ans était scolarisé en Terminale au lycée Marie Curie d’Echirolles, situé en face du fast-food où a eu lieu la rixe. Ce lundi, le recteur de l’académie de Grenoble a exprimé « tout son soutien » et a adressé « ses pensées les plus sincères aux familles, aux camarades des victimes et à l’ensemble de l’équipe éducative ». Une cellule d’écoute psychologique et d’accompagnement a été mise en place pour « soutenir les élèves et les équipes pédagogiques de l’établissement ».
D’après Maxime*, élève de cet établissement, la victime était « un élève plutôt discret ». Selon lui, « il n’allait pas souvent en cours ». Le lycéen raconte ne pas « se sentir en sécurité » et aimerait une présence plus importante des forces de l’ordre : « On ne voit jamais la police. Il y a eu beaucoup d’altercations entre des jeunes de plusieurs quartiers. Ça fait peur pour nos vies et celle des autres élèves. »
Ces deux morts s’ajoutent à une autre, survenue dans la nuit du mardi 2 décembre au mercredi 3 décembre. Un homme de 33 ans avait été retrouvé mort avec deux impacts de balle à Echirolles également.