Volodymyr Zelensky a de nouveau rencontré lundi 8 décembre 2025 à Londres ses alliés européens, le premier ministre britannique Keir Starmer, Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz. Alors que le président ukrainien avait indiqué samedi avoir eu une conversation téléphonique « substantielle et constructive » avec les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner et les négociateurs de Kiev venus les rencontrer en Floride pour des pourparlers sur la fin du conflit en Ukraine, une nouvelle déclaration de Donald Trump est venue mettre sous pression le dirigeant.

« Nous avons donc parlé au président (russe Vladimir) Poutine, nous avons parlé aux dirigeants ukrainiens et je dois dire que je suis un peu déçu que le président Zelensky n’ait pas encore lu la proposition » américaine en vue d’un règlement en Ukraine, a déploré le président américain, interrogé par des journalistes lors d’une soirée de gala, dimanche soir, à Washington.

À la recherche de garanties de sécurité

Travailler avec les États-Unis est devenu un casse-tête aussi pour les Européens. À l’issue de la réunion de Londres, Emmanuel Macron a estimé que pour finaliser les négociations sur l’Ukraine, « le principal problème » était « la convergence entre nos positions communes, entre Européens et Ukrainiens, et les États-Unis ». Selon lui, Européens et Ukrainiens ont « beaucoup de cartes en main », entre l’aide financière à l’Ukraine, la « résistance » de l’armée ukrainienne aux forces russes, et l’effet des sanctions européennes et américaines sur l’économie russe.

Le chancelier allemand Friedrich Merz s’est dit lui « sceptique » sur « certains détails » des propositions américaines. « Nous devons en discuter. C’est pourquoi nous sommes ici », a-t-il déclaré avant la rencontre, sans préciser à quels documents il faisait référence. Le chef de la diplomatie allemande, en déplacement en Chine lundi a dit espérer depuis Pékin que l’Empire du Milieu puisse enfin entrer dans le jeu diplomatique. « S’il existe un pays dans le monde qui exerce une forte influence sur la Russie, c’est bien la Chine. Et ces attentes, que j’ai formulées non seulement pour l’Allemagne, mais aussi pour tous les partenaires européens, ont, je pense, été entendues aujourd’hui ici à Pékin », a dit Johann Wadephul.

La réunion de Londres a permis « de poursuivre le travail commun sur le plan américain » de paix sur l’Ukraine, « en vue de le compléter avec les contributions européennes, en étroite coordination » avec Kiev, a déclaré la présidence française. Ce travail « est en cours de finalisation » par les conseillers à la sécurité nationale « en vue d’échanges entre Européens, Américains et Ukrainiens, qui doivent permettre de renforcer la convergence dans les prochains jours », a précisé l’Élysée. « En parallèle, le travail va être approfondi pour fournir à l’Ukraine des garanties de sécurité robustes ainsi que prévoir des mesures pour la reconstruction de l’Ukraine », a ajouté la même source.

Volodymyr Zelensky a enfin affirmé lundi soir lors d’une conférence de presse en ligne que Kiev n’avait pas le droit « légal » ni « moral » de céder à la Russie des territoires ukrainiens, la question territoriale étant un point central des négociations en cours sur un plan de paix sous médiation américaine.