Ce lundi 8 décembre 2025, Claudia Tagbo retrouve les
téléspectateurs de TF1 dans la série R.I.P, La vie vous
va si bien !, dans laquelle elle incarne une patronne
de pompes funèbres haute en couleur. Un rôle à la fois tendre et
solaire qui contraste avec les blessures profondes que l’artiste
porte depuis ses débuts. Si aujourd’hui elle figure parmi les
comédiennes les plus populaires du petit écran, son ascension a été
loin d’être un long fleuve tranquille.
Arrivée de Côte d’Ivoire
à l’adolescence, Claudia Tagbo découvre la France à 13 ans.
Très vite, la jeune fille comprend que son chemin sera plus escarpé
que prévu. Invitée dans le podcast La face Katché, animé par Manu
Katché, l’humoriste a accepté de revenir sur ces années qui l’ont
façonnée parfois dans la douleur.
Claudia Tagbo se confie sur son enfance bien difficile
Elle raconte d’abord l’école, ce lieu censé être rassurant,
devenu un espace où les mots blessent plus que les coups.
Claudia Tagbo, qui a combattu un cancer du sein, se heurte à un
monde où l’on exige d’elle qu’elle trouve sa place mais où rien
n’est fait pour l’y aider. Le récit le plus violent, elle le livre
avec une sincérité qui surprend.
Ce jour où sa sœur, croisant Luc Besson à l’aéroport, lui
rapporte son conseil : pour réussir, il suffirait
d’assister aux avant-premières. “Pour aller aux
avant-premières, il faut qu’on te laisse rentrer, c’est sur
invitation… Mais une fois que t’as fait ça, tu fais quoi, tu
cherches le bon étage… Non, tu pleures.” Et elle précise ce
que beaucoup ignorent : “Je me rappelle, je rentre dans un
fast-food et je me goinfre, mais à me faire
mal.”
« Ça fait partie de moi »
Ce moment, elle l’a longtemps gardé pour elle. Un réflexe
douloureux pour étouffer la frustration, la honte, le sentiment
d’être exclue d’un système qui prétend pourtant ouvrir les bras aux
jeunes talents. “Est-ce que j’ai besoin de raconter ça ? Ça
fait partie de moi : ouais, pleure, mais pleure
chez toi.”
Vingt ans plus tard, même si le public la célèbre, cette scène
continue de la hanter.
Celle qui avoue avoir menti à son mari, rappelle la ténacité
qu’il lui a fallu déployer pour se hisser là où elle est
aujourd’hui. “Tu emmagasines, je fais partie de ces gens-là…
Une éponge, et arrivée à la maison, il faut essorer. J’essore à la
maison, ‘oui, elle m’a traitée de sale noire…’ et
donc il faut désamorcer.”