Donald Trump, ici à la Maison Blanche à Washington, le 8 décembre 2025.

ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Donald Trump, ici à la Maison Blanche à Washington, le 8 décembre 2025.

Le groupe de télévision et de cinéma Paramount Skydance a fait les gros titres de la presse américaine ce lundi 8 décembre. Celui-ci a en effet présenté une contre-offre pour son concurrent Warner Bros Discovery (WBD), à hauteur de 108,4 milliards de dollars, trois jours après l’annonce d’un accord de rachat entre WBD et Netflix.

À la différence de Netflix, qui ne propose de racheter, pour l’essentiel, que le studio Warner Bros et la plateforme de vidéo à la demande HBO Max, Paramount Skydance veut, lui, acquérir l’ensemble de WBD, y compris son portefeuille de chaînes de télévision.

Ce rapprochement réunirait deux des trois plus grosses plateformes mondiales de vidéo à la demande payante (en excluant Amazon Prime au modèle hybride), soit plus de 300 millions d’abonnés pour Netflix et 128 pour HBO Max.

Dimanche, en marge d’une cérémonie à Washington, Donald Trump avait exprimé des doutes quant à l’opportunité d’une union entre Netflix et Warner Bros. Netflix a déjà « une très grosse part de marché », a-t-il rappelé, ce qui « pourrait être un problème ».

Et après la contre-offre spectaculaire de Paramount ce lundi, le président américain a de nouveau commenté, s’en prenant avec vigueur au groupe détenu par la famille Ellison, comme le rapporte USA Today. Pour critiquer Paramount, il est revenu sur une interview diffusée dimanche par la chaîne CBS, qui appartient au groupe, dans sa célèbre émission 60 Minutes. Marjorie Taylor Greene, une républicaine ancienne proche de Donald Trump mais aujourd’hui en guerre ouverte avec lui, était interrogée. Celle-ci n’a pas hésité à critiquer ouvertement le président Trump et à évoquer des moqueries chez les républicains à son égard.

Un litige à 16 millions de dollars

« Mon véritable problème avec cette émission n’est pas cette traîtresse à l’intelligence limitée (Marjorie Taylor Greene, NDLR), mais le fait que le nouveau propriétaire de “60 Minutes” (depuis 2025, après la fusion de Paramount Global avec Skydance Media, NDLR), Paramount, ait autorisé la diffusion d’une telle émission », dans laquelle Donald Trump s’en prend aussi à la présentatrice Lesley Stahl, s’est agacé le président sur son réseau social Truth social ce lundi. « [La nouvelle direction] ne vaut pas mieux que les anciens propriétaires, qui viennent de me verser des millions de dollars pour de faux reportages sur votre président préféré, moi ! », a-t-il ensuite tonné.

Donald Trump fait ici référence au procès qu’il a intenté contre CBS en 2024, après une émission de 60 Minutes ou selon lui, une interview de Kamala Harris avait été éditée de « façon trompeuse », afin de favoriser la démocrate en vue de l’élection présidentielle. L’affaire avait pris fin en juillet 2025 sous forme d’accord et sans procès, Paramount acceptant de verser 16 millions de dollars pour ce litige. Cette somme devait être uniquement consacrée à financer la future bibliothèque présidentielle de Donald Trump.

Malgré les propos présidentiels du jour sur Paramount, son directeur David Ellison a pour lui d’avoir l’oreille de Donald Trump, qui est proche de son père Larry, lequel a contribué financièrement aux campagnes électorales du président américain.