Cette inflammation chronique de la peau demeure un mystère : aucune cause clairement identifiée jusqu’à présent et aucun traitement permettant de la guérir. Elle se manifeste par des plaques rouges, parfois de grande taille, surmontées de squames, accompagnées de démangeaisons.
Des conséquences esthétiques parfois lourdes
Elle est liée à un renouvellement anormal et très rapide des cellules de la peau. Non contagieuse, généralement peu grave, elle évolue par « poussées » de fréquence et d’intensité variables et imprévisibles.
Elle affecte parfois lourdement la qualité de vie des personnes qui en souffrent en raison de ses conséquences esthétiques pouvant nuire à la vie relationnelle et professionnelle. Elle toucherait aujourd’hui 2 à 3 % de la population française. Son nom : le psoriasis.

Plaques rouges, squames, sécheresse, démangeaisons… C’est peut-être un psoriasis. © vadim yerofeyev, Adobe Stock
Une progression dans le monde entier
Selon une nouvelle menée par des scientifiques chinois, le psoriasis serait en progression partout dans le monde, en particulier dans les pays occidentaux. Et elle devrait continuer à progresser jusqu’en 2050 !
Pour le démontrer, les chercheurs ont rassemblé toutes les données concernant l’incidence de cette maladie, par sexe et par âge dans 236 pays. Le résultat de leurs calculs, publié dans JAMA Dermatology, montre que le fardeau du psoriasis a augmenté entre 1990 et 2021.
Une augmentation de plus 10 % chez les hommes
Le taux d’incidence du psoriasis serait ainsi passé chez les hommes de près de 57 cas pour 100 000 personnes en 1990 à presque 63 cas en 2021, soit une augmentation de 10,3 %.
Chez les femmes, les chiffres indiquent que l’incidence était de 57 cas pour 100 000 en 1990 et de 61 cas en 2021, soit une augmentation de 7,3 %.
Selon les projections des chercheurs, cette incidence devrait atteindre en 2050 :
- 70 cas pour 100 000 chez les hommes ;
- 66 cas pour 100 000 chez les femmes.
Les pays occidentaux plus touchés que les autres
Mais c’est l’analyse géographique qui donne les résultats les plus surprenants. Les calculs des chercheurs montrent en effet que c’est en Amérique du Nord et en Europe occidentale que les taux d’incidence et de prévalence du psoriasis sont les plus élevés. L’Asie de l’Est et l’Afrique subsaharienne affichent, elles, les taux les plus faibles.
Chez les enfants et les adolescents âgés de 5 à 19 ans, les filles sont davantage touchées par le psoriasis. Entre 25 et 29 ans, les taux chez les hommes et les femmes sont similaires, puis au-delà, l’incidence de la maladie augmente chez les hommes.
Les chercheurs précisent que ces données sont des estimations et que les prévisions de tendance à 2050 ont été calculées sans tenir compte des évolutions positives qui pourraient se produire en matière de diagnostic, d’accès aux soins ou d’efficacité des traitements.
Il est à ce jour encore difficile de comprendre les causes de la progression du psoriasis dans le monde. Pour les auteurs, plusieurs hypothèses peuvent cependant être émises.
Les conditions d’hygiène trop poussées (recours aux produits antibactériens, utilisation courante de produits ménagers, hygiène corporelle excessive…) pourraient par exemple avoir un effet pervers sur le système immunitaire (hypothèse hygiéniste). Ceci expliquerait que l’on retrouve des taux de psoriasis plus élevés dans les pays occidentaux.
Il est également possible que les habitants des pays plus riches consultent davantage pour ce type de problèmes de peau et donc que le nombre de personnes touchées soit mieux comptabilisé. Enfin, ils font l’hypothèse de l’existence d’un ingrédient alimentaire – à ce jour non identifié – qui serait favorable à l’inflammation cutanée.
D’autres études devront donc être menées pour identifier la ou les causes réelles de cette progression.