Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Voici l’essentiel de ce lundi 8 décembre, au 1.383e jour du conflit.
Le fait du jour
A quoi joue Donald Trump avec l’Ukraine ? Ces dernières heures, le président américain a une nouvelle fois adressé une critique à Volodymyr Zelensky, lui reprochant de n’avoir « pas lu la proposition » de paix sur l’Ukraine dévoilée il y a trois semaines par Washington et qui fait l’objet de pourparlers séparés avec Moscou et Kiev.
« Nous avons donc parlé au président (russe Vladimir) Poutine, nous avons parlé aux dirigeants ukrainiens, et je dois dire que je suis un peu déçu que le président Zelensky n’ait pas encore lu la proposition » américaine en vue d’un règlement en Ukraine, a déploré le président américain, interrogé par des journalistes à Washington. « Cela convient à la Russie, vous savez je pense que la Russie préférerait avoir tout le pays », mais « je ne suis pas sûr que cela convienne à Zelensky », a poursuivi Donald Trump.
La question territoriale reste effectivement « la plus problématique » dans les négociations, Moscou réclamant le retrait des forces de Kiev d’une partie des zones sous leur contrôle, a indiqué lundi un haut responsable proche du dossier. Cette demande « demeure et c’est la question la plus problématique », a déclaré ce responsable informé des toutes dernières discussions entre Ukrainiens et Américains ce week-end, en précisant que Vladimir « Poutine ne veut pas conclure d’accord sans » que « l’Ukraine ne cède des territoires » dans le Donbass, région de l’est du pays.
La Maison blanche pousse l’Ukraine à approuver « plus vite » un plan pour mettre fin à la guerre, mais Kiev « ne peut pas tout accepter sans examiner les détails », a ajouté ce responsable.
La tendance
Volodymyr Zelensky a affirmé ce lundi soir que Kiev n’avait pas le droit « légal » ni « moral » de céder à la Russie des territoires ukrainiens, la question territoriale étant un point central des négociations en cours sur un plan de paix sous médiation américaine.
« Envisageons-nous de céder des territoires ? Nous n’avons aucun droit légal de le faire, en vertu de la loi ukrainienne, de notre constitution, et du droit international. Et nous n’avons aucun droit moral non plus », a déclaré le président ukrainien lors d’une conférence de presse en ligne.
La déclaration du jour
« Le principal problème c’est la convergence entre nos positions communes, entre Européens et Ukrainiens, et les Etats-Unis »
Les paroles concernent la difficulté des négociations pour un plan de paix. Et sont signées Emmanuel Macron ce lundi. S’exprimant à l’ouverture d’une réunion à Londres avec Volodymyr Zelensky et les dirigeants allemand et britannique, le président français a indiqué qu’Européens et Ukrainiens « avaient beaucoup de cartes en main », entre l’aide financière à l’Ukraine, la « résistance » de l’armée ukrainienne aux forces russes, et l’effet des sanctions européennes et américaines sur l’économie russe.
La réunion de ce lundi à Londres a, en tout cas, permis « de poursuivre le travail commun sur le plan américain » de paix sur l’Ukraine, « en vue de le compléter avec les contributions européennes, en étroite coordination » avec Kiev, a déclaré la présidence française
Le chiffre du jour
4. C’est le nombre de soldats russes condamnés ce lundi à des peines de prison pour le meurtre d’un Américain qui se battait aux côtés des forces prorusses depuis 2014. Le tribunal militaire de Donetsk, une ville sous contrôle russe, a reconnu les quatre hommes coupables du meurtre de Russell Bentley, 64 ans, qu’ils avaient pris pour un « saboteur » américain et battu à mort en avril 2024. Ils avaient ensuite placé son corps à l’arrière d’une voiture qu’ils avaient fait exploser.
Communiste proclamé, Russell Bentley était une personnalité connue à Donetsk, où il habitait, et sa disparition y avait suscité l’indignation. Surnommé « Texas » ou « Cowboy du Donbass », cet ancien arboriculteur avait rejoint en 2014 les séparatistes prorusses pilotés par Moscou.
Il est rare que la Russie poursuive et condamne des militaires russes pour des crimes et des délits commis pendant qu’ils servent en Ukraine. Le pouvoir russe dépeint de manière générale ses soldats en « héros ».