#salesconnes devient le slogan de ces féministes après les propos de Brigitte Macron contre des militantes du collectif #NousToutes.

Collectif #NousToutes Instagram

#salesconnes devient le slogan de ces féministes après les propos de Brigitte Macron contre des militantes du collectif #NousToutes.

« Moi aussi je suis une sale conne. Et je soutiens tous.tes les autres. » Ce message écrit par Judith Godrèche, comédienne et figure du mouvement #MeToo en France, dans une story sur fond noir a été partagé des dizaines et des dizaines de fois ce lundi 8 décembre au soir par des femmes sur Instagram. L’objectif : transformer l’insulte « sale conne » en un hashtag féministe après la sortie de Brigitte Macron.

La Première dame avait en effet qualifié de « sales connes » des militantes féministes du collectif #NousToutes qui avaient interrompu samedi un spectacle de l’humoriste Ary Abittan, selon une vidéo publiée lundi. Elles portaient des masques à l’effigie de l’acteur, accusé de viol par une jeune femme en 2021, avec la mention « violeur ». L’instruction avait abouti à un non-lieu confirmé en appel en janvier.

L’entourage de l’épouse du chef de l’État a justifié les mots violents de Brigitte Macron en évoquant « une critique de la méthode radicale employée » par ce collectif.

« Profondément choquées et scandalisées »

Le collectif #NousToutes a relayé la vidéo polémique sur son compte Instagram ainsi que des messages de soutien à son action de samedi soir. Sur les réseaux Bluesky et Instagram, le collectif a repris sur fond noir le mot-clé #salesconnes.

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« Nous sommes profondément choquées et scandalisées. Les mots utilisés en disent long sur sa vision des choses, le message politique est extrêmement choquant », a réagi auprès de l’AFP une militante de #NousToutes Paris Nord ayant participé à l’action et se présentant sous le pseudonyme de Gwen. « C’est un crachat de plus sur les victimes et les associations féministes ».

Sur Instagram, Judith Godrèche, qui a dénoncé publiquement les violences sexuelles qu’elle a subies dans le milieu du cinéma, a apporté son soutien au collectif avec le même message sur fond noir. Tout comme Camille Kouchner, autrice de La Familia Grande (2021) brisant le tabou de l’inceste, qui a repartagé la story de #NousToutes avec des cœurs violets et le mot « soutien ».

La colère monte chez les oppositions

« Moi aussi je suis une sale conne », a réagi pour sa part la chanteuse Camélia Jordana en partageant un selfie d’elle avec un grand sourire sur le même réseau social. La comédienne Florence Mendez a aussi commenté la publication de #NousToutes avec des cœurs violets, couleur symbolique du féminisme.

Après les propos de Brigitte de Macron, Camélia Jordana a partagé un selfie d’elle avec le #salleconne avec un grand sourire sur le même réseau social.

Après les propos de Brigitte de Macron, Camélia Jordana a partagé un selfie d’elle avec le #salleconne avec un grand sourire sur le même réseau social.

Sur X, le réseau social d’Elon Musk, le #salesconnes est aussi partout. « À toutes les #salesconnes qui luttent contre les violences faites aux femmes : ensemble nous sommes fortes, nous sommes fières et féministes et radicales et en colère », écrit par exemple Audrey Gatian, adjointe au Maire de Marseille. « Je suis une sale conne et n’en déplaise à Brigitte, nous continuerons à l’ouvrir pour défendre les femmes, les enfants et les minorités contre les VSS (violences sexistes et sexuelles ndlr) », tance une autre femme.

Du côté des oppositions politiques, la colère commence à monter sur les réseaux sociaux. « Ces propos sont gravissimes », « une première dame ne devrait pas dire ça », a estimé sur BFMTV la patronne des écologistes, Marine Tondelier. Au vu du non-lieu, Ary Abittan « peut remonter sur scène » et « les féministes ont le droit de donner leur avis là-dessus aussi », a-t-elle estimé. « On a commencé par les droits des femmes “grande cause du quinquennat”, ça termine en les insultant », a quant à elle fustigé sur X l’eurodéputée LFI Manon Aubry. « Il est temps que le couple Macron s’en aille ».