A Washington, Donald Trump a ravivé lundi les tensions transatlantiques en estimant que l’Europe s’écartait dangereusement de sa trajectoire. Le président américain a assuré que « l’Europe doit faire très attention », affirmant que le continent « prend certaines mauvaises directions ». Selon lui, ces évolutions seraient « très mauvaises pour les gens », au point qu’il déclare ne pas vouloir « que l’Europe change autant ».

Cette sortie intervient quelques jours après la publication par son administration d’une nouvelle Stratégie de sécurité nationale, un document à la tonalité résolument nationaliste qui concentre une partie de ses critiques sur les choix européens en matière de migration et de souveraineté. Ce texte évoque notamment l’« effacement civilisationnel » du Vieux Continent et alerte : « Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable dans 20 ans ou moins. »

Une fracture politique entre les Etats-Unis et l’Europe

La stratégie accuse les dirigeants européens de favoriser des politiques migratoires « qui transforment le continent et créent des tensions », tout en dénonçant ce que Washington qualifie de « censure de la liberté d’expression », de « répression de l’opposition politique » ou encore de « chute des taux de natalité » et de « perte des identités nationales ». Autant d’arguments qui témoignent d’une ligne idéologique assumée, axée sur la défense des frontières et de la souveraineté nationale.

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Ces prises de position s’inscrivent dans un climat diplomatique déjà détérioré depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier. Le rapprochement des Etats-Unis avec la Russie, mais aussi le soutien affiché de Washington à plusieurs partis conservateurs ou d’extrême droite en Europe, ont déjà contribué à tendre un peu plus les relations entre les deux rives de l’Atlantique. Avec cette nouvelle offensive verbale, la fracture politique semble désormais s’ancrer dans la doctrine de sécurité américaine.