C’est à une exposition sur une communauté peu habituée à se mettre (et à être mise) en avant que nous invite la Maison de la photographie jusqu’à la mi-février 2026.

La communauté des gens du voyage de la métropole de Brest, à l’initiative et sous la conduite de La Roulotte, ce centre social mobile pluri-communal créé il y a une trentaine d’années, a en effet accepté de partager son quotidien via une exposition intitulée « Maro them… Notre territoire », témoignage de leur attachement et leur appartenance à Brest, comme exprimés dans ce verbatim d’un voyageur de l’aire de Guipavas : « Pour moi qui ai toujours vécu à Brest, être voyageur, c’est une identité. Je me déplace mais je rentre toujours à Brest ».

Un photographe en immersion dans les aires de la métropole

L’exposition est construite autour de trois sources iconographiques qui toutes ramènent au quotidien, à la vie de voyageur. La première est la matière donnée par les familles elles-mêmes. Des dizaines de « photos souvenirs » (certaines très anciennes) scannées et rassemblées sur un vaste ruban de 8,6 mètres de long pour un mètre de haut, où défilent des scènes communes à toute vie de famille (des fêtes, des visages d’enfants, des événements familiaux) mais qui se différencient çà et là par la présence de roulottes, de caravanes ou… de guitares.

Vient ensuite le travail effectué en immersion, ces derniers mois, par Daniel Molinier, photographe et président du collectif Straed, sur les aires d’accueil de Gouesnou, Guipavas, Guilers et Kervallan. Des portraits de femmes, d’enfants et de familles. Enfin, on découvre les photos, vivantes, mouvementées prises par les enfants de l’aire de Guipavas dans le cadre d’ateliers d’initiation.

Mais la présentation ne serait pas complète sans mentionner la présence, quasi tutélaire, en un très grand portrait qui accueille le visiteur, de « Poupa », voyageuse octogénaire dont les poèmes ponctuent l’exposition.

Pratique