Toutes les régions de France métropolitaine, hors Corse, sont en phase épidémique. L’ARS d’Île-de-France assure que ces transferts ne sont pas liés à une « saturation des services à l’échelle régionale ».
Sur les 36 lits du service pédiatrie de l’hôpital parisien Robert-Debré, 36 sont occupés. L’épidémie de bronchiolite pèse sur les hôpitaux franciliens. « Face à l’augmentation du flux de patients dans les services d’accès aux urgences pédiatriques franciliens et pour assurer une cohérence dans la réponse territoriale, 16 patients ont été transférés vers des établissements de régions limitrophes depuis le 17 octobre dernier », a indiqué dans un communiqué l’agence régionale de santé (ARS).
Outre la Corse, toutes les régions de métropole sont en alerte rouge, en pleine épidémie. « Depuis quelques semaines, plusieurs régions étaient en phase pré-épidémique et sont désormais passées en phase épidémique », a expliqué Louis Soulat, urgentiste et vice-président de SAMU Urgence de France, qui parle d’un « déplacement de l’épidémie du nord vers le sud ».
Par conséquent, « on constate une augmentation de l’activité des services d’urgence, y compris des services d’urgences pédiatriques », a-t-il détaillé sur BFMTV.
Des « tensions locales »
Comme l’explique Louis Soulat, « la prise en charge hospitalière des enfants qui ont des bronchiolites nécessite une surveillance rapprochée avec des lits de soin critique ». En période d’épidémie, la capacité des services pédiatriques « est vite dépassée », « ce qui démontre nos difficultés à anticiper ».
Toutefois, l’ARS a indiqué dans son communiqué que parmi ces 16 transferts, six « ne sont pas liés aux tensions sur les places d’hospitalisation en Île-de-France mais répondaient à une problématique non médicale de rapprochement avec le domicile des parents ».
Les dix autres transferts « peuvent être effectivement attribués à une tension locale sur l’offre ». Toutefois, l’agence a précisé qu’ils n’étaient pas « nécessairement » liés à une « saturation des services à l’échelle régionale ».
« Dans ces cas de tensions locales, en particulier dans les départements de la grande couronne, un transfert en proximité dans un établissement d’une région limitrophe peut s’avérer plus pertinent et confortable pour les parents qu’un transfert dans un autre département francilien », a expliqué l’ARS, qui précise ce lundi que les services pédiatriques de la région Île-de-France disposent de places disponibles.
Un traitement préventif efficace
Un traitement préventif pour éviter les formes graves de la bronchiolite et freiner l’épidémie existe. Depuis le 1er septembre, tous les bébés qui naissent en maternité se voient proposer le médicament appelé Beyfortus.
En revanche, pour les enfants nés entre février et septembre, s’il est toujours possible de recevoir une injection, c’est aux parents de faire la démarche. Dans ce cas-là, seuls 55% des bébés sont protégés. Cette injection diminue de 80% le risque d’être hospitalisé en réanimation.
Auprès de BFMTV, l’urgentiste Louis Soulat rappelle qu’avant d’aller aux urgences, « il est important d’appeler le 15 pour qu’on puisse évaluer le degré de la gêne respiratoire » du jeune enfant. « Pour savoir si on oriente plutôt vers une consultation ambulatoire ou s’il faut aller directement aux urgences », précise le spécialiste, qui appelle à respecter les principes d’hygiène et les gestes barrières.
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