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Dans le cadre de leur liste commune pour les municipales de mars 2026, les socialistes et les écologistes ont décidé qu’en cas de victoire ils abandonneraient le projet d’échangeur sur le périphérique à hauteur de la Cité de l’espace.

Pour ou contre la Jonction Est, l’échangeur sur le périphérique à hauteur de la Cité de l’espace ? Ce vieux dossier, qui rencontre toujours une vive opposition, pourrait connaître un coup d’arrêt. La liste que conduira François Briançon (PS) aux municipales a annoncé la couleur : dans le cadre de l’accord avec les Écologistes, la Jonction Est sera « abandonnée ». Chef de file des Verts, Régis Godec l’a dit mercredi dès la présentation de cette liste qui regroupe neuf formations de gauche. Une position qui rejoint celle de François Piquemal (LFI) à la tête de la deuxième liste à gauche.

La Jonction Est, c’est un échangeur supplémentaire entre Montaudran et Lasbordes pour irriguer l’est toulousain – Malepère, Saint-Orens, Quint-Fonsegrives…- en plein développement. Il serait relié à une 2×2 voies jusqu’à Quint. Porté par la Métropole et Vinci Autoroutes, ce projet d’un coût de 95 M€, vient de recevoir le feu vert du préfet qui l’a déclaré d’utilité publique en octobre.

Un projet « transpartisan »

Depuis des années, cet échangeur est combattu à la fois par des riverains, côté Toulouse surtout, qui craignent un engorgement de leurs rues, et sur le terrain politique notamment par les Écologistes. « Les études montrent qu’un automobiliste ne gagnerait que 3 à 5 minutes », souligne Régis Godec qui remet en cause l’utilité même du projet vu comme « un aspirateur à voiture ». « Une meilleure desserte du secteur est possible avec des pistes cyclables et des voies réservées aux bus », affirme-t-il.

La commission d’enquête, qui a délivré en février 2025 un avis positif, avait, elle, conclu qu' »il ne peut être envisagé de ne rien entreprendre pour fluidifier la circulation dans le secteur et les voies à proximité. Ne rien faire reviendrait à accepter d’être confronté à une congestion quasi certaine à court terme des voies, non plus en heures de pointe comme aujourd’hui, mais dans la plus grande partie de la journée. » Le maire de Balma, Vincent Terrail-Novès, avait ajouté que les alternatives en transports en commun et vélo ne sont « pas à la hauteur » de la démographie du territoire.

Désormais allié au PS, Régis Godec salue le virage des socialistes : « les mentalités évoluent. Le PS se rend compte que des infrastructures routières ne résolvent pas le problème ». À la Métropole, le groupe socialiste, à l’exception des élus toulousains, avait dit oui au projet avant de voter contre lors de son approbation en juin dernier.

Jean-Luc Moudenc rappelle que ce n’est pas la première conversion des socialistes car la municipalité Cohen entre 2008 et 2014 avait plusieurs fois voté en faveur de la Jonction Est. C’était même une pierre d’achoppement régulière avec les Verts. Interrogé sur ce dossier, le maire-candidat a souligné que ce projet était « transpartisan », associant notamment les municipalités de l’est toulousain, Sicoval inclus. Pour lui, c’est dans ce cadre-là que le devenir de l’échangeur doit être décidé.