Publié le
9 déc. 2025 à 7h10
À gauche, un grand terrain vert, sur lequel sont dressés deux poteaux de rugby. Derrière, le bruit des réacteurs d’avions atterrissant sur le tarmac de l’aéroport d’Orly vient perturber la quiétude d’une matinée grisâtre et venteuse. À droite, les quatre terrains du Paris FC. Du haut de la butte du parc du Grand Godet, à cheval entre les villes de Villeneuve-le-Roi, Choisy-le-Roi et Orly (Val-de-Marne), les regards convergent vers ces deux pôles, bientôt réunis. Ce lundi 8 décembre 2025, le Paris FC a dévoilé le projet d’extension de son centre d’entraînement, dont la surface sera doublée, passant de 8 à 16 hectares, avec cinq nouveaux terrains. Dans les tuyaux depuis plusieurs mois, l’agrandissement acte les ambitions du deuxième club parisien, avec le Paris Saint-Germain. Des velléités économiques et sportives. Mais pas uniquement. Pour conjurer la fronde locale et compenser son appétit, le club de la famille Arnault et de Red Bull a annoncé la création de deux nouveaux parcs. Présentation.
Cinq nouveaux hectares
Outre la conservation de 2 hectares d’équipements sportifs dans le parc du Grand Godet, les habitants des quartiers environnant bénéficieront d’un espace vert de 9 hectares sur le site Nungesser à Villeneuve-le-Roi, et d’un second parc de 4 hectares dans le quartier du Bouvray à Orly. « Personne ne sera lésé », a martelé le propriétaire du 14ème de Ligue 1 et représentant de la famille Arnault, Antoine Arnault. Ces infrastructures représentent 5 hectares supplémentaires.
Le propriétaire du Paris et représentant de la famille Arnault, Antoine Arnault. Ce dernier a tenté de rassurer les habitants en déclarant que « personne ne sera lésé ». (©AG/ actu Paris)
Ces desseins ont été cosignés dans un protocole d’accord entre le Paris FC et la ville de Villeneuve-le-Roi. Le site Nungesser, aujourd’hui vierge, sera aménagé d’un parking, d’un terrain de pickleball, d’une piste de padel, de deux terrains de basketball, d’un terrain de football, d’un espace de street workout, d’un espace pour enfants, d’un caniparc, d’un boulodrome, de prairies, d’une zone de biodiversité et d’1,5 kilomètres d’allées.
« C’est une très nouvelle pour les habitants du territoire du Val-de-Marne », s’est réjoui le président du département, Olivier Capitanio, présent aux côtés des dirigeants du club, et de la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse. La création du parc Nungesser sera financée à hauteur de 2,6 millions d’euros par le Paris FC. L’institution a en revanche botté en touche concernant le coût de cette extension.
« C’est un investissement lourd pour les prochaines années »
Pierre Ferracci
Président du Paris FC
Le projet de l’agrandissement matérialisé sur une planche. (©AG/ actu Paris)
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« Le parc restera vivant pour les habitants »
La colonisation du Paris FC ne signifiera pas la disparition du Grand Godet. « Le parc restera vivant pour les habitants », a assuré la présidente du Syndicat mixte du parc, Patricia Korchef-Lambert. Précisément, 1,7 hectares seront conservés, et de nouveaux équipements verront le jour, à l’image d’un skate park. Un million d’euros sera investi pour rénover la flotte, comme l’avait promis la ville de Villeneuve-le-Roi en juillet 2025.
Si les dirigeants du Paris FC évoquent un « intérêt commun », le projet suscite des crispations parmi les élus locaux. L’été dernier, une pétition a été lancée, à l’initiative de plusieurs d’entre eux, pour « sauver le parc du Grand Godet ». Elle a été signée par 1300 personnes. Insuffisant pour arrêter le projet, qui devrait se concrétiser en 2028. En attendant, trois terrains seront installés à partir de la saison prochaine.
Le Paris FC s’est également engagé à mener des actions avec les villes concernées. Parmi elles, la distribution de places, la participation à des forums d’entreprise, ou encore le financement la sensibilisation du handisport.
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