Municipales 2026. « Retombées économiques, sécurité et circulation mieux gérées…» Éric Ciotti s’aventure sur un terrain où on ne l’attendait pas forcément dans cette campagne, proposant 10 mesures pour faire de Nice la « capitale européenne de l’IA ». Des mesures originales, porteuses de débat et pas très chères. Reste à voir quel serait l’engouement suscité auprès du secteur privé, la vraie clé du succès pour ce plan.

« Nice a pris un retard considérable face aux progrès de l’intelligence artificielle ». Éric Ciotti l’a martelé au cours d’une conférence de presse, lundi 8 décembre. La ville ne peut plus attendre si elle entend prendre le train en marche. 

Le candidat à la mairie a présenté ses « dix mesures pour l’IA », livrées par une experte qui le rejoint, le docteur Juliette Raffort (voir encadré). « Nous assistons au plus grand bouleversement depuis la révolution industrielle » poursuit le député, qui ne veut pas voir la cité le manquer.

Le plan, incitatif, ambitionne d’ouvrir un « Forum sur 1000 mètres carrés en centre-ville » qui ferait à la fois office de campus, et de siège pour un collège d’experts, inspiré d’un modèle canadien. Il faudrait également aller plus loin dans l’usage de ces technologies couplées à la vidéosurveillance. Ce que la municipalité en place assure déjà faire, très-très encadrée par l’autorité de régulation, la Cnil. Mais Eric Ciotti y voit des marges de progression : « je veux diviser par deux le nombre d’agents présents derrière les écrans du Centre de supervision, pour les voir patrouiller sur le terrain ».

Un point très novateur, la commune installerait des « bornes interactives dans des lieux stratégiques » pour mieux guider les habitants vers les différents sites médicaux, en fonction de leurs symptômes et pathologies. Par ailleurs, des formations et des aides financières seraient allouées aux étudiants et aux seniors pour faciliter leur accès aux tout derniers outils.

La première année, l’ensemble est évalué par le candidat à 10,2 millions d’euros d’investissements et de fonctionnement. Avec lesquels il faudrait considérer les retombées et subventions à obtenir, qui rendraient le package « autosuffisant ».

« LA capitale » peut-être pas, mais devenir un pôle européen n’a rien d’une chimère

Certes, même si le sujet est au coeur des évolutions de la société, il ne représente pas l’une des préoccupations niçoises de cette élection.

Eric Ciotti a déjà présenté son arsenal contre la délinquance dans Nice-Presse en septembre, et révélera les points clés de son programme « en janvier ». Mais son travail sur l’IA aura le mérite d’abonder la campagne d’idées neuves et de débats intéressants (enfin ?).

Même si Nice ne part pas de rien en matière d’intelligence artificielle, avec notamment le très réputé institut 3IA Côte d’Azur porté par l’Université Côte d’Azur et l’écosystème, tout proche, de Sophia Antipolis, l’objectif de devenir « LA capitale européenne » en la matière, devant Paris, Londres (1300 startups, un quart des investissements privés en IA en Europe) Berlin, etc relève sans doute davantage d’un slogan. Cela étant, devenir un pôle compétitif n’a rien d’une chimère, bien qu’il faille susciter une mobilisation XXL des investisseurs du secteur privé et de l’État.

Après les ralliements de l’ancien président de l’OGC Nice Jean-Pierre Rivère et de la préfète Françoise Souliman, Eric Ciotti poursuit dans son esprit « Macron 2017 » en composant une équipe d’experts de la société civile plutôt que de poids lourds politiques. En cas de victoire, elle est promise à une délégation municipale dédiée et à une vice-présidence métropolitaine : c’est le docteur Juliette Raffort qui incarne le plan. Médecin biologiste au CHU, elle est titulaire d’une chaire en IA et dirige une équipe de recherche CNRS-UniCA.