Sébastien Lecornu photographié à l’Assemblée nationale le 5 décembre (Photo by Ian LANGSDON / AFP)

IAN LANGSDON / AFP

Sébastien Lecornu photographié à l’Assemblée nationale le 5 décembre (Photo by Ian LANGSDON / AFP)

EN BREF L’Assemblée nationale vote ce mardi l’intégralité du PLFSS, le budget de la Sécurité sociale.
Sébastien Lecornu se démène pour obtenir l’adhésion d’une majorité car il joue une partie de son avenir.
Le scrutin se jouera à quelques voix et le gouvernement compte sur quelques défections dans le camp des opposants.

L’heure des comptes. De ceux qui comptent. Ce mardi 9 novembre en fin d’après-midi ou en début de soirée, Sébastien Lecornu saura si son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) réussit, ou non, à réunir une majorité de députés, après avoir fait l’objet de nombreuses modifications durant l’examen. En cas d’échec, l’avenir risque de s’assombrir pour le Premier ministre, alors que bruisse déjà la rumeur d’une démission, puisque la mission confiée par Emmanuel Macron (doter la France d’un budget) s’en trouverait considérablement compromise.

À l’inverse, un vote positif sur un texte aussi explosif, et après un examen électrique, constituerait une incontestable réussite pour le Normand, qui triompherait là où Michel Barnier et François Bayrou ont trébuché avant lui. Même si le vote du PLFSS ne constituerait qu’une étape en vue de l’adoption (encore plus incertaine) du Projet de loi de finances, Sébastien Lecornu aura fait preuve d’une rare capacité à déminer les difficultés dans une Assemblée fracturée en trois blocs quasi étanches. Et, qui plus est, sans recours au 49-3.

Certes, cette victoire aura été remportée au prix de concessions douloureuses pour son camp et les partis qui composent le « socle commun », allant des Républicains à Renaissance, en passant par Horizons et le MoDem. Parmi les couleuvres à avaler, la suspension de la réforme des retraites ou encore une hausse de la CSG sur les revenus du patrimoine. Deux véritables « irritants » qui laissent planer le doute sur la capacité des groupes de droite, Horizons et LR, à soutenir ce budget de la Sécu et donc, à maintenir le peu de stabilité à l’œuvre depuis la nomination de l’Eurois à Matignon.

Car d’un point de vue arithmétique, le succès, ou l’échec, de Sébastien Lecornu ne tient qu’à un fil, comme le montrent les graphiques ci-dessous (faites défilez les différents scénarios en appuyant sur les flèches).

La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.

Lire la Vidéo

Sur le papier, il faudrait une addition des votes positifs venant du « socle commun » et du Parti socialiste renforcé par l’abstention du groupe écologiste pour sécuriser le passage du PLFSS. Un scénario assez irréaliste, puisque plusieurs élus écologistes ont déjà annoncé leur volonté de s’opposer au budget de la Sécu, tandis que les troupes LR et Horizons oscillent entre abstention et rejet.

Quant aux neuf députés siégeant parmi les non-inscrits, l’incertitude demeure, même si, au regard de leurs prises de position respectives, on peut anticiper un rapport de force opposant chez eux cinq rejets face à quatre votes positifs. De quoi enterrer tout espoir pour Sébastien Lecornu ? À voir. Car le gouvernement mise sur des défections chez les élus peu enclins à revivre une instabilité pouvant déboucher sur une dissolution possiblement fatale à leurs mandats de députés. Ainsi, le Premier ministre espère arracher quelques votes positifs chez Horizons et LR comme chez les Écologistes.

Ou, au moins, s’assurer des abstentions sabotant le camp des « contre », au nom de la « responsabilité » qui incombe aux parlementaires d’assurer le fonctionnement de la Sécurité sociale. Un défi de taille alors que les partis opposés au texte, RN et LFI en tête, entendent bien se mobiliser et peser de tout leur poids pour bloquer le PLFSS. D’autant qu’avec le système de délégations de vote, même les absents pourront voter. Seront-ils assez pour faire trébucher le budget de la Sécu et donc, le Premier ministre ? Réponse entre 17 et 20 heures.