Avec le temps, le plaisir
change… et devient plus fort quand il se construit lentement
L’imaginaire collectif aime
associer
plaisir sexuel et jeunesse triomphante. Pourtant, les études
récentes racontent une toute autre histoire. Les femmes, elles,
disent autre chose : leur
sexualité ne s’épanouit pas dans la précipitation des premières
fois, mais dans le temps long, la confiance, l’expérience.
Une enquête menée par la
plateforme Natural Cycles et relayée par The Independent révèle que l’âge n’est pas un frein à la satisfaction
sexuelle, bien au contraire. Sur plus de 2 600 femmes
interrogées, les plus jeunes (moins de 23 ans) rapportent
les niveaux de plaisir et
de confiance sexuelle les plus bas, en raison notamment du
stress de performance, d’un manque de communication, et d’une
connaissance encore limitée de leur propre corps.
Dans le même temps, une étude
de l’Université de New York parue en 2023 dans The Journal of Sexual Medicine a montré
que la satisfaction
sexuelle augmentait progressivement avec l’âge, atteignant un
plateau particulièrement élevé chez les femmes matures,
notamment autour de la quarantaine.
À 36 ans, l’orgasme devient
plus intense, fréquent et assumé
Ce tournant dans
la vie sexuelle des femmes survient, selon la recherche, autour
de 36 ans. À cet
âge précis, selon les données recueillies dans l’étude Natural
Cycles :
-
59 % des femmes disent atteindre l’orgasme plus
facilement qu’auparavant -
67 % estiment que leurs rapports sont plus
satisfaisants qu’à 25 ans -
71 % affirment mieux connaître leur
corps -
Et 61 % se déclarent plus à l’aise pour exprimer
leurs envies
Ce moment de bascule ne tient
pas seulement à la physiologie : le contexte psychologique et relationnel joue un
rôle fondamental. À cet âge, les femmes sont souvent plus
ancrées dans leur vie, ont dépassé certaines insécurités liées à
l’image corporelle, et n’ont
plus peur de verbaliser ce qu’elles attendent d’une
relation.
Une étude du Kinsey Institute
(2022) avait déjà mis en évidence que les femmes qui se sentent écoutées dans leur vie
intime sont 2,3
fois plus susceptibles de déclarer un orgasme régulier. Et
cette écoute, souvent, ne s’installe qu’avec le temps.
©
Shutterstock
C’est à 36
ans que les femmes déclarent les orgasmes les plus satisfaisants,
selon une large étude comportementale.
Ce qui change après 35 ans
(et comment en tirer le meilleur)
La sexualité ne se résume pas
à un âge. Mais certaines conditions, plus fréquentes après 35 ans,
contribuent à ce fameux « pic » observé :
-
Un taux d’ocytocine (hormone du lien) plus
stable : selon une publication de l’Inserm (2021), cette hormone
joue un rôle clé dans le déclenchement du
plaisir féminin. -
Un meilleur sommeil : la Fondation du Sommeil
note que les femmes de plus de 35 ans dorment souvent mieux, ce qui
impacte positivement la libido. -
Une alimentation plus équilibrée et moins de
comportements à risque (alcool, tabac) contribuent aussi à une
meilleure vascularisation pelvienne. -
Des rapports plus qualitatifs : selon
The British Medical
Journal, la qualité
des rapports est jugée meilleure après 35 ans que dans la
décennie précédente.
Après
40, l’érotisme devient encore plus mental
Enfin, les études longues
montrent que le plaisir
féminin ne décline pas après 40 ans : il change de nature.
Selon une vaste recherche publiée dans Archives of Sexual Behavior,
les femmes de plus de 45
ans déclarent une sexualité plus mentale, plus connectée à
l’émotion et à l’imaginaire.
Une autre étude menée en 2020
par l’Université de San Diego auprès de 806 femmes âgées de 45 à 80
ans révèle que :
-
67 % d’entre elles affirment atteindre l’orgasme
souvent ou toujours, -
61 % déclarent avoir une vie sexuelle
épanouie, -
Et surtout :
la fréquence importe
moins que l’intensité du lien émotionnel et la sécurité
affective.
Le désir devient moins
impulsif, mais
gagne en profondeur, en richesse et en liberté.
©
Shutterstock
Passé 45
ans, la sexualité féminine devient plus émotionnelle, mais tout
aussi puissante, selon des chercheurs américains.
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