CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou révéler les coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique n°128 du lundi 8 décembre 2025, retour sur les travaux place de Metz à Grenoble.
« Aujourd’hui, nous allons parler du chantier de la place de Metz à Grenoble. Cette place a ainsi été dénommée en 1918, en souvenir de la ville de Lorraine perdue par la France à l’issue de la guerre franco-prussienne de 1870. Quant à la rue de Strasbourg, elle rend hommage à l’Alsace, également annexée puis réintégrée en 1918, et représente elle aussi un marqueur fort de l’unité nationale.
Toujours est-il que la place de Metz fait actuellement l’objet de travaux de rénovation. Si chacun s’accorde à dire qu’ils étaient plus que nécessaires, la finalité de ces travaux, elle, ne fait pas l’unanimité.
Des travaux place de Metz qui ont pris du retard
La Ville et la Métropole de Grenoble ont en effet prévu de supprimer l’intégralité des 72 places de parking que compte la place. De quoi braquer les commerçants du quartier, pour qui ce choix va fortement nuire à leur activité.
En plus de cela, les travaux ont pris du retard. Le chantier a repris, fin novembre, après avoir été interrompu à la suite de la découverte d’hydrocarbures dans le sol. Ce qui a nécessité l’intervention d’une entreprise spécialisée, avec pour résultat une fin de travaux annoncée en août 2026, contre mars initialement. Pas de quoi réjouir les restaurateurs de la place, dont les clients ont actuellement une vue imprenable… sur des grillages.
Inutile de dire que les commerçants, déjà mécontents de la nature des travaux, sont aussi très remontés du fait de ce retard, même si celui-ci n’a rien d’inhabituel. Le propriétaire de la fromagerie Les Alpages, établissement historique du quartier, s’est ainsi étonné que des sondages dans le sol n’aient pas été réalisés avant le lancement des travaux, considérant cela comme une marque d’incompétence.
Qui plus est, les commerçants disent déjà ressentir les impacts de ce chantier. Toujours selon le fromager, certains de ses collègues de la rue de Strasbourg auraient ainsi déjà observé une baisse de 15 à 20 % de leur activité. En cause, selon lui : l’impossibilité pour les clients de se garer à proximité et des parkings avoisinants décrits comme totalement saturés. Si les fêtes de fin d’année pourraient limiter les dégâts, le commerçant dit craindre des conséquences encore plus graves à partir de début 2026.
Un compromis impossible ?
Ce n’est bien sûr pas l’opinion des partisans des travaux. La Métropole défend au contraire l’idée qu’une place de Metz moins minérale et plus verdoyante, en un mot plus attractive, mettra en valeur les commerces locaux et assurera leur fréquentation. Et des associations écologistes comme l’ADTC contestent l’idée que l’alpha et l’oméga du commerce de centre-ville reposerait sur l’accessibilité en voiture. Il s’agit pour elles d’un modèle d’un autre temps qu’il convient de dépasser.
Ce sont bien deux visions qui s’opposent et deux réalités. Avec des commerçants qui craignent pour leur activité à court terme, ce qui est légitime, et des personnes qui veulent rendre la ville de demain plus vivable dans un contexte de réchauffement climatique, ce qui semble évidemment nécessaire.
Reste qu’un juste milieu semble possible. Et l’on peut regretter que le dialogue ou la recherche de compromis soient bien souvent, mais pas toujours, contrariés par des postures de principe d’un côté comme de l’autre. »
Retrouvez la chronique RCF 128 dans sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
Chronique RCF 128 : Les travaux place de Metz à Grenoble
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Écho des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquer sur l’image pour accéder à toutes les chroniques.)
