En 2026, Trenitalia France qui dessert Milan, Lyon et Marseille au départ de Paris, va se concentrer sur « la consolidation » et la fidélisation de ses clients en France dans l’espoir d’augmenter les taux de remplissage de ses TGV rouges, qui n’ont pas encore trouvé leur rentabilité. « Notre objectif 2026 sera d’être très proche de nos clients, (…) nous n’avons pas l’intention d’ouvrir de nouvelles lignes à court terme », a déclaré le président de Trenitalia France, Marco Caposciutti, lors d’une conférence de presse à Paris de bilan de l’année 2025.
Cette année, Trenitalia, en concurrence frontale avec la SNCF depuis quatre ans, « a transporté 1,8 million de voyageurs » sur ses trois lignes au départ de Paris, « soit deux fois plus qu’en 2024 », a indiqué Fabrice Toledano, directeur commercial, et 4,7 millions de voyageurs depuis son arrivée sur les rails français il y a quatre ans.
La rentabilité n’est toujours pas au rendez-vous
Les trois lignes Paris-Milan, Paris-Lyon et Paris-Marseille ont généré 90 millions d’euros de revenus en 2025 contre 40 millions en 2024. Mais les opérations « ne sont pas encore rentables », et ne le seront vraisemblablement pas en 2026, a indiqué Marco Caposciutti.
Le groupe a dû consentir de lourds investissements pour s’installer sur le marché français. Son démarrage a été freiné par un gigantesque éboulement en Savoie en août 2023, qui lui a coûté « 500 000 clients » pendant les 19 mois de fermeture du tunnel de la Maurienne, selon Fabrice Toledano.
L’objectif de trains plus remplis
Tout en maintenant ses projets transeuropéens, notamment le lancement d’un Paris-Londres vers 2030, Trenitalia cherche plutôt à consolider son implantation. En projet notamment un investissement en France pour un centre de maintenance qui servirait aussi à ses trains Paris-Londres.
L’an passé, son taux de remplissage moyen sur le Paris-Milan était de 80%, mais seulement de 65% sur Paris-Lyon et Paris-Marseille, cette dernière ligne étant « très saisonnière », a indiqué Fabrice Toledano. En face, la SNCF affiche des remplissages frisant les 90%, grâce notamment à ses TGV low-cost et frugaux Ouigo et à un système informatique de gestion tarifaire performant.
Une carte de fidélité à venir ?
Trenitalia, qui parie plutôt sur une « offre de qualité » pour les voyageurs d’affaires, avec salle de réunion, sièges orientables, wifi gratuit pour tous, et restauration à bord, compte sur l’augmentation des fréquences sur le Paris-Lyon (14 AR quotidiens au lieu de 9 à partir du 14 décembre), et des promotions. Le groupe réfléchit aussi à la création d’une carte de fidélité. « Notre ambition c’est d’élargir le marché ferroviaire, pas uniquement de prendre des clients à la SNCF », souligne Fabrice Toledano.