La Réserve fédérale américaine (Fed) a entamé, mardi, sa dernière réunion de l’année dans un contexte marqué par de profondes divergences au sein de son Comité de politique monétaire (FOMC), notamment sur l’orientation à adopter pour les prochains mois.
Cette session, qui s’achèvera mercredi, intervient alors que les marchés financiers anticipent largement une nouvelle détente monétaire.
Les opérateurs s’attendent en effet à une baisse d’un quart de point du taux directeur, qui serait ramené dans une fourchette comprise entre 3,50 % et 3,75 %, d’après l’outil de référence CME FedWatch. Une telle décision constituerait la troisième réduction consécutive.
Cependant, cette perspective pourrait faire l’objet d’un vote particulièrement serré. En effet, les douze responsables disposant d’un droit de vote ont exprimé des priorités nettement divergentes.
D’un côté, les partisans d’une politique plus accommodante plaident pour un assouplissement supplémentaire afin de soutenir l’activité économique et le marché de l’emploi. De l’autre, plusieurs membres jugent ces mesures prématurées, estimant que le marché du travail reste résilient tandis que l’inflation, à 2,8 % en septembre, demeure supérieure à l’objectif de 2 % fixé par la Fed.
Cette division interne est largement soulignée par les analystes. « Nous n’avons pas le souvenir d’avoir déjà vu le comité aussi divisé sur la nécessité de procéder à des baisses de taux supplémentaires », a indiqué dans une note Michael Pearce, économiste chez Oxford Economics.
Parallèlement, si une nouvelle baisse semble probable à court terme, plusieurs experts anticipent un resserrement des marges de manœuvre en 2026.
Les analystes de Goldman Sachs estiment ainsi que la Fed « placera la barre plus haut » à partir de l’année prochaine, laissant présager une approche plus prudente quant à d’éventuelles réductions de taux supplémentaires.