Par
Théo Zuili
Publié le
28 avr. 2025 à 11h28
À Lyon, un groupuscule revendiquant la « lutte contre les expulsions » vient de franchir une ligne rouge : brandir la menace de dévoiler les adresses personnelles d’élus pour influencer des décisions publiques.
Publié ce lundi par un anonyme sur la plateforme collaborative et militante Rebellyon, un manifeste menace explicitement de rendre publiques les adresses de Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole de Lyon, et de Grégory Doucet, maire de Lyon, à la moindre nouvelle expulsion de squat ordonnée par leurs collectivités.
Une condamnation sans étiquette
Le groupuscule s’est introduit vendredi 25 avril dans la copropriété du président du Grand Lyon pour inscrire « Bruno Bernard fin des expulsions sinon on va squatter chez toi ». Le président du Grand Lyon a immédiatement annoncé porter plainte.
À Lyon, de LFI à LR en passant par le ministère de l’Intérieur et la préfecture, tous les partis ont réagi d’une seule voix pour dénoncer ces méthodes. Mais la condamnation sans détours ne calme pas ceux qui récidivent ce lundi 28 avril.
La violence contre la violence
Ils minimisent : « Leur rapidité et unanimité pour condamner la ‘violence’ de quelques tags par rapport à leur cynisme et leur indifférence aux milliers d’expulsé.es et de mal-logé.es chaque année, ça en dit long. »
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La violence c’est d’habiter dans des lieux insalubres, froids, surpeuplés. La violence c’est de pas savoir où on va dormir le lendemain. La violence c’est de pas manger à sa faim. La violence c’est les flics qui cassent les portes des logements, tabassent, expulsent, contrôlent, enferment, déportent…
Anonyme
Pour ce mouvement radical, la fin semble justifier les moyens et la « vraie violence » n’est pas dans les menaces ni dans les tags intimidants.
Le maire visé, aucune réaction
« Si maintenant Bruno Bernard ressent aussi cette insécurité, cher pour sa gueule. Si ça le pèse trop et que ça l’empêche de dormir tranquille, une solution : plus aucune expulsion, laisser les autres aussi dormir tranquille », menacent ces militants.
Dans ce nouveau manifeste, ils s’adressent également au maire de Lyon Grégory Doucet : « On a beaucoup d’info personnelles sur toi aussi, donc c’est pareil en cas d’expulsions par la Mairie de Lyon. »
Ce dernier ne souhaite, pour le moment, pas communiquer à ce sujet.
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