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Dans son avis rendu ce mardi, l’Autorité environnementale exige une évaluation complète du projet Aura Factory à Cugnaux. L’avis insiste sur la biodiversité, les nuisances sonores et le bilan carbone du futur site industriel d’aviation civile.
Pour préserver la tranquillité des aigles bottés, une espèce de rapace protégée qui s’installe près de l’aéroport de Francazal, l’avionneur Aura Aero avait été contraint de revoir son projet d’usine. Ce mercredi, l’Autorité environnementale a publié un avis sur le projet de construction de ce site industriel situé au sud-ouest de Toulouse.
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Destinée à produire deux familles d’avions hybrides et électriques pour l’aviation civile, l’usine prévoit notamment le programme ERA (Electric Regional Aircraft). L’installation est prévue à l’ouest de l’aéroport de Toulouse-Francazal, dans le périmètre de la nouvelle zone d’aménagement concerté (Zac Francazal).
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Bien que le dossier de l’entreprise présente les enjeux du futur site avec clarté, l’Autorité environnementale souligne « la nécessité de consolider plusieurs volets clés pour permettre une évaluation environnementale complète des incidences ». L’Autorité insiste pour que l’opération, ainsi que le projet de Tarmac Aerosave sur une parcelle attenante, soient considérés comme les composantes d’un projet unique. Une coordination entre tous les maîtres d’ouvrage est indispensable afin de garantir une analyse d’ensemble à l’échelle de la Zac Francazal.
Des exigences en matière d’environnement et de nuisances sonores
Les enjeux de biodiversité sur l’ancienne base aérienne de Francazal sont jugés importants, et l’Ae recommande de renforcer l’analyse fonctionnelle des milieux naturels. Il est notamment demandé de « recalculer les surfaces sur lesquelles des incidences résiduelles sont notables et compensées ». Ces précisions devront être en cohérence avec les autres aménagements prévus dans la zone d’activité économique.
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Le volet sur les nuisances sonores et l’impact sanitaire, notamment la qualité de l’air, doit également être complété par le maître d’ouvrage. L’Autorité souhaite l’intégration de simulations des niveaux de bruit incluant les activités projetées par Tarmac Aerosave. De plus, elle recommande de quantifier les émissions de polluants atmosphériques de l’activité de l’usine Aura Factory et d’étudier leurs effets cumulés avec les autres sites industriels environnants.
Enfin, le bilan des gaz à effet de serre de l’opération doit être plus précis. L’Autorité recommande d’intégrer les émissions associées à tous les matériaux et pièces nécessaires à la production des avions, un point crucial pour cette initiative visant la décarbonation du transport aérien.
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De son côté, Aura Aero prend acte de l’avis de l’Autorité environnementale, mais reste prudent pour l’heure. « Nous n’avons pas de commentaire particulier à faire sur ce sujet. Nous avons pris en compte les remarques de la Dreal, le dossier est sous contrôle », déclare l’avionneur. La société Aura Aero prévoit un investissement de 200 M€, un démarrage des travaux en mai 2026 et une exploitation totale du site en avril 2029.