l’essentiel
La dermatose nodulaire contagieuse frappe l’Ariège avec un premier cas confirmé. La préfecture envisage l’abattage total du troupeau.
Coup de tonnerre en Ariège. Selon nos informations, un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été confirmé dans un élevage situé dans la commune des Bordes-sur-Arize. L’annonce a provoqué dans la soirée une réunion de crise à la préfecture. Une information non confirmée par les services de l’État en Ariège.
Sans surprise, la préfecture devrait envisager l’abattage total du troupeau concerné, sans que la date ne soit pour l’heure confirmée. « On va voir la suite. Pour l’instant, la position du préfet reste inflexible sur la position de l’État, ils vont abattre tout le troupeau. Pour moi, c’est une gestion catastrophique. C’est une aberration complète », s’indigne, dépité, Sébastien Durand, à la tête de la Coordination rurale de l’Ariège. Plus d’une centaine de bovins serait concernée, pourtant seul un animal serait contaminé.
Quant à l’abattage, aucune date n’a filtré. « Vous serez au courant bien avant moi », ironise Sébastien Durand. En revanche, le syndicat se dit prêt à soutenir l’éleveur touché : « Tout dépend de la position de l’éleveur, s’il accepte l’abattage total ou pas. On fera tout notre pouvoir pour l’aider. Il faut faire bouger l’opinion publique. »
« On ne mange plus, on ne dort plus »
La confirmation de ce cas en Ariège pourrait raviver la colère des éleveurs, déjà profondément choqués après l’abattage dans le Doubs de 83 vaches suite à une suspicion de DNC sur l’une d’entre elles. Un abattage qui s’est déroulé sur des bêtes vaccinées, alors même que le tribunal de Besançon était en train d’examiner un référé déposé contre cette mesure, par la Confédération paysanne et la Coordination rurale.
Conséquence, ce jeudi 4 décembre 2025, des éleveurs en colère ont déversé plus de 800 tonnes de fumier devant la préfecture de l’Ariège. Un geste de protestation dénonçant « le mépris de l’État ». La mobilisation, lancée à l’appel de la Coordination rurale et largement relayée par le syndicat Confédération paysanne, a rassemblé près d’une centaine d’éleveurs.
Avec ce premier cas en Ariège, la peur d’un nouvel abattage massif gagne le département. Les syndicats craignent une gestion administrative « brutale » d’une crise déjà extrêmement inflammable. Si l’État confirme sa position, la profession n’exclut pas de nouvelles actions. « On ne mange plus, on ne dort plus », avait témoigné dans nos colonnes un agriculteur mobilisé, dénonçant les conséquences humaines et économiques d’une gestion qu’il qualifie de « catastrophe ».