Le dernier conseil de Métropole avant 2026 s’est tenu ce mardi 9 décembre dans une ambiance très politique, marquée par de vifs échanges entre majorité et opposition de Montpellier, au regret de certains maires, dont certains assistaient à leur dernière séance.
Comme on pouvait s’y attendre, l’ultime conseil de Métropole avant les élections municipales de mars 2026, réuni ce mardi 9 décembre, avait déjà des allures de pré-campagne. Une situation que l’élu de Lattes Bernard Modot a d’ailleurs regrettée avec une pointe d’ironie : « Je veux bien qu’on ait la campagne de Montpellier depuis le début de ce conseil, c’est bon, on a pris acte… », a-t-il lancé en séance.
Pendant près de trois heures, les élus d’opposition au maire de Montpellier et président de la Métropole Michaël Delafosse ont profité de nombreuses délibérations pour dresser un réquisitoire en règle contre son action. Une succession d’attaques qui a parfois agacé le président de la Métropole, visiblement lassé, se prenant la tête entre les mains à plusieurs reprises durant les interventions de ses détracteurs.
Une opposition très offensive
Dans un hémicycle aux rangs clairsemés, les écologistes qui ont quitté la majorité en cours de mandat et le groupe des Citoyens, représenté notamment par Alenka Doulain, ont multiplié les prises de parole. Chacun est venu dresser son bilan critique de la politique métropolitaine.
Qualité de l’air, traitement des déchets, transports publics, « dégradation » des mobilités, insuffisance du dispositif du permis de louer… Les griefs se sont accumulés. Célia Serrano a même dénoncé « l’abandon pur et simple du Domaine d’O et du Printemps des Comédiens ».
Sur certains dossiers sensibles, les vice-présidents sont également montés au créneau, à l’image du maire de Grabels, René Revol, lors du débat sur la convention d’utilisation de l’usine d’incinération de Sète : « Je veux rester sur les faits, car je ne veux pas m’immiscer dans les municipales de Montpellier », a-t-il pris soin de préciser.
La Paillade au cœur des échanges
Sur le projet de création de la nouvelle médiathèque Jean-Jacques-Rousseau à La Paillade, c’est directement Michaël Delafosse qui a défendu son bilan. Un dossier qui a donné lieu à un échange particulièrement tendu avec Alenka Doulain. L’élue d’opposition a dénoncé la situation d’un quartier « soi-disant prioritaire », passé selon elle l’été « sans médiathèque, sans piscine, sans lac… accompagné du silence de votre majorité ». Elle évoque un secteur qui concentrerait « tous vos échecs, qu’il s’agisse du projet de stade ou du transfert avorté de la clinique ».
Piqué au vif, le président de la Métropole a répliqué : « Je trouve beaucoup de mépris dans vos propos, notamment pour les agents qui ont assuré une continuité du service public avec la médiathèque hors les murs. »
« Montpellier a de la chance de vous avoir »
Attaqué sur plusieurs fronts, Michaël Delafosse a également répondu à des reproches qui n’avaient pas été formulés directement en séance, notamment sur l’organisation de la Journée de la laïcité. « En particulier d’avoir invité Henri Peña-Ruiz, l’historien Patrick Weil et l’avocat de Charlie Hebdo, Me Richard Malka. Je trouve que vos propos et vos sous-entendus à leur endroit étaient absolument inadmissibles », a-t-il taclé. Une sortie qui a cette fois agacé les élus concernés…
Même tonalité sur la question des transports. À Alenka Doulain, qui évoquait « l’échec de votre politique de l’alternative à la voiture » et « le mépris du rail », le maire de Montpellier a répondu en rappelant l’inauguration prévue le 20 décembre prochain : « La mise en service du rail de la ligne 5 du tramway. » Et de noter « une mauvaise foi ahurissante ». Des échanges qui ont alerté le maire de Beaulieu, Arnaud Moynier, qui a dit toute son admiration au maire de Montpellier « face à tous les noms d’oiseau dont on vous affuble » dans « une assemblée aussi apaisée ». Et loue « l’honnêteté intellectuelle » de Michaël Delafosse avant de conclure : « Vous n’allez pas faire de moi un socialiste, mais Montpellier a de la chance de vous avoir ».
Il n’empêche qu’à trois mois des élections municipales, le ton est donné : la campagne est bel et bien lancée.
Clap de fin pour six maires
Le dernier conseil de Métropole est synonyme d’au revoir pour certains maires qui ont fait le choix de ne pas se représenter. C’était le cas pour six d’entre eux : Isabelle Touzard (Murviel-lès-Montpellier), Arnaud Moynier (Beaulieu), Claudine Vassas-Mejri (Castries), Eliane Lloret (Sussargues), Régine Illlaire (Cournonsec) et Brigitte Devoisselle (Montferrier-sur-Lez). En fin d’assemblée, Michaël Delafosse a tenu à leur rendre hommage : « Chaque fois que j’ai eu le privilège de venir dans vos communes et d’échanger à vos côtés, on a senti une chose : la passion de vos administrés et de faire que vos communes puissent aller de l’avant. »