Le Château de Versailles s’apprête à relever le prix d’entrée pour les visiteurs non européens, une mesure qui s’inscrit dans la nouvelle stratégie tarifaire voulue par le ministère de la Culture. A compter du 14 janvier, le billet passera de 32 à 35 euros pour les ressortissants hors Espace économique européen (EEE), soit une augmentation de 9,4 %. Cette décision, validée fin novembre par le conseil d’administration, doit générer près de 9,3 millions d’euros supplémentaires par an selon les projections établies à partir de la fréquentation 2024.
L’enjeu financier est loin d’être marginal pour l’établissement, qui a accueilli 8,4 millions de visiteurs l’an dernier, dont 83 % venaient de l’étranger. Les Américains représentent à eux seuls 15 % des entrées, devant les visiteurs chinois et italiens (6 % chacun). Dans ce contexte, Versailles rejoint le Louvre, qui appliquera le même jour une hausse bien plus marquée : le tarif pour les visiteurs hors EEE passera de 22 à 32 euros, soit + 45 %.
« Les Français n’ont pas vocation à payer tout »
Ces ajustements s’inscrivent dans la réforme tarifaire annoncée par la ministre de la Culture, Rachida Dati. « Ma position sur ce sujet est très claire : je souhaite que les visiteurs hors UE paient davantage leur billet d’entrée et que ce supplément aille financer la rénovation du patrimoine national », expliquait-elle en début d’année, en assumant une « vraie rupture » avec les pratiques antérieures. Elle ajoutait alors : « Les Français n’ont pas vocation à payer tout, tout seuls. »
Le ministère estime que cette tarification différenciée générera entre 20 et 30 millions d’euros annuels pour soutenir l’entretien et la restauration des sites culturels. Après Versailles et le Louvre, la mesure sera progressivement étendue en 2026 aux opérateurs les plus fréquentés par les publics extra-européens. Dès l’an prochain, elle concernera notamment les visites de l’Opéra de Paris, de la Sainte-Chapelle ou encore du Château de Chambord.