Il était une fois une princesse d’Angleterre qui voulait la plus belle des robes pour son mariage, dans huit mois. La pièce Lacrima, mise en scène par Caroline Guiela Nguyen, directrice du Théâtre national de Strasbourg (TNS), démarre comme un conte de fées, mais ne montrera jamais cette princesse : la pièce se concentre en effet sur les travailleurs et travailleuses de l’ombre lancés dans la fabrication de cette robe, à Paris, Alençon et à Mumbai en Inde. Cette plongée dans l’univers des petites mains de la haute couture mondialisée avait conquis le Festival d’Avignon à sa création en 2024. Le spectacle est invité à Marseille, à La Criée, par le Gymnase hors les murs.
Votre motivation première était-elle de montrer l’envers du décor d’un monde glamour, celui de la haute couture ?
En tout cas, je voulais raconter des personnes totalement ignorées. J’ai écrit Lacrima au moment de la Fashion Week, il y avait un grand intérêt pour ces magnifiques étoffes, les stars qui les portaient. On est face à quelque chose d’ultra visibilisé, mais qu’y a-t-il derrière ? Je me suis intéressée à ce point aveugle. Je me suis rendue à Alençon pour rencontrer des dentellières, je suis allée à Mumbai p…