Londres a notamment sanctionné la fondation Pravfond, soupçonnée de financer des projets de désinformation et la défense de suspects d’espionnage.
Londres a sanctionné mardi plusieurs entités, dont la chaîne Telegram Rybar, impliquées dans la «manipulation» de l’information réalisée par la Russie, ainsi que deux entreprises chinoises accusées de cyberattaques contre le Royaume-Uni, a annoncé la ministre des Affaires étrangères Yvette Cooper.
La chaîne Telegram Rybar, proche de l’armée russe, «utilise des tactiques de manipulation classiques du Kremlin, notamment de fausses “enquêtes” et du contenu généré par l’IA afin d’orienter le récit des évènements internationaux en faveur du Kremlin», a affirmé la cheffe de la diplomatie britannique dans un discours prononcé à l’occasion du centième anniversaire des accords de Locarno, signés par plusieurs pays européens en 1925 au sujet des frontières de l’Allemagne.
«Se faisant passer pour un organisme indépendant, Rybar est en réalité partiellement coordonné par l’administration présidentielle» russe et «collabore avec des membres des services de renseignement russes», a ajouté la ministre.
«Répercussions sur notre sécurité collective»
Londres sanctionne, par ailleurs, la fondation Pravfond, soupçonnée de financer des projets de désinformation et la défense de suspects d’espionnage, ainsi que le cercle de réflexion «Centre for Geopolitical Expertise» et son fondateur le philosophe ultranationaliste russe Alexandre Douguine. Ce dernier est notamment le chantre du «néo-eurasisme», une doctrine antilibérale selon laquelle Moscou doit libérer le monde des dérives occidentales en érigeant un empire allant de l’Europe à l’Asie.
Yvette Cooper a également annoncé des sanctions contre deux entreprises ayant leur siège en Chine – i-Soon et Integrity Technology Group – «pour leurs cyberactivités étendues et aveugles contre le Royaume-Uni et ses alliés». Leurs attaques «ont des répercussions sur notre sécurité collective et nos services publics et, pourtant, leurs responsables agissent sans se soucier des personnes ou des choses qu’ils ciblent», a-t-elle souligné.
Son ministère précise que, depuis octobre 2024, le gouvernement britannique a sanctionné 31 organisations et individus responsables de la «guerre informationnelle russe» et a insisté sur «l’escalade des menaces hybrides (…) conçues pour déstabiliser nos démocraties, affaiblir nos infrastructures nationales essentielles et saper nos intérêts, le tout au profit d’États étrangers malveillants». Les nouvelles entités et les nouveaux individus sanctionnés en lien avec la Russie sont accusés de «jouer un rôle dans la déstabilisation de l’Ukraine».